Azerbaïdjan : à la COP29 de Bakou, le président Ilham Aliev dénonce la politique d'Emmanuel Macron dans les Outre-mer

Le président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliev prononce un discours à la COP29 de Bakou, le 12 novembre 2024.
Le président azerbaïdjanais a vivement critiqué la France et "le régime du président Macron" lors d'un discours à la COP29, grand rendez-vous international sur le climat organisé cette année à Bakou. Le dirigeant a dénoncé le maintien "sous la férule coloniale" des territoires ultramarins.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a réitéré mercredi ses attaques contre la France, dénonçant l'histoire coloniale du pays et les "crimes" du "régime du président Macron" dans ses territoires d'Outre-mer, dont la Nouvelle-Calédonie, lors d'un discours à la COP29.

"Les leçons des crimes de la France dans ces prétendus territoires d'Outre-mer ne seraient pas complètes sans mentionner les récentes violations des droits humains par le régime", a déclaré Ilham Aliev, qui s'exprimait devant des représentants d'États insulaires à la conférence de l'ONU sur le changement climatique, présidée cette année par son pays.

"Le régime du président Macron a tué 13 personnes et blessé 169 personnes (...) pendant les légitimes protestations du peuple kanak en Nouvelle-Calédonie", a-t-il dit, très applaudi au terme de son discours par une partie des représentants des îles.

L'Azerbaïdjan, dont les relations avec la France sont très tendues en raison du soutien français à son ennemi historique arménien, a été accusé par Paris d'ingérence pendant les récentes émeutes en Nouvelle-Calédonie, des allégations rejetées par Bakou. "Après tout ça, la France n'a pas été dénoncée, ni par la Commission européenne, ni par le Parlement européen", a tonné le président de l'Azerbaïdjan.

Des territoires sous "la férule coloniale"

Avant la COP, des ONG et des pays ont critiqué la tenue de la conférence en Azerbaïdjan, dénonçant sa répression de l'opposition et les atteintes aux droits humains. Emmanuel Macron n'est pas venu à Bakou pour cette COP.

Ilham Aliev a aussi attaqué le Conseil de l'Europe, organisation de défense des droits humains dont fait partie l'Azerbaïdjan, mais qu'il a menacé de quitter après avoir été épinglé pour des atteintes aux libertés fondamentales.

"Le Parlement européen et le Conseil de l'Europe, ces deux institutions qui sont devenues les symboles de la corruption politique, partagent la responsabilité avec le gouvernement du président Macron pour le meurtre de gens innocents", a fustigé M. Aliev.

Il a ensuite accusé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell d'avoir comparé l'Europe à un jardin et le reste du monde à des jungles (des propos de 2022). "Si nous sommes des jungles, alors écartez-vous et ne vous mêlez pas de nos affaires", a-t-il conclu.

Le président Aliev a aussi dénoncé le maintien "sous la férule coloniale" de tous les territoires ultramarins français et néerlandais, citant également la Corse.

Les tensions entre la France et l'Azerbaïdjan se sont exacerbées depuis la reprise de contrôle de l'enclave du Haut-Karabakh par Bakou à l'issue d'une offensive éclair, en septembre 2023, au prix de l'exode de plus de 100.000 Arméniens.