La "BAB", Brigade Anti-BAC, sème la terreur à Mayotte

Les forces de l'ordre déployées dans le quartier de Passamainty.
Des violences ont éclaté dimanche soir dans le quartier de Passamainty, à Mamoudzou, à Mayotte. Une bande de jeunes qui se fait appeler la BAB, Brigade Anti-BAC, défie la Brigade Anti-Criminalité et s'en prend à des jeunes du quartier à coups de machette.
Des scènes d'une violence inouïe à Mamoudzou, à Mayotte. Dimanche soir, une bande de jeunes a semé la terreur dans le quartier de Passamainty. Ils se font appeler, la BAB, Brigade Anti-BAC. Ils défient les gendarmes de la Brigade Anti-Criminalité et mènent des expéditions punitives contre des bandes rivales.
 

Pied coupé à la machette

Dimanche soir, ils ont grièvement blessé deux personnes à coups de machette. L'une d'elle âgée de 17 ans a eu le pied coupé et l'autre âgée de 22 ans a eu le corps lacéré. Lundi matin, ils s'en sont pris à un garçon de 16 ans, tabassé à coups de batte de baseball.
 

Expéditions punitives entre bandes rivales

Ces jeunes de la "BAB" se mobilisent par SMS et appellent à descendre en masse dans le quartier de Passamainty pour en découdre avec les gendarmes. Armés, cagoulés, ils sèment la terreur sur leur passage depuis plusieurs semaines, en menant des expéditions punitives contre des bandes rivales.

Ce phénomène de bandes rivales est le plus récurrent et le plus préoccupant de la délinquance mahoraise. La première solution est de récupérer le terrain occupé aujourd'hui par ces délinquants et ça passe par une augmentation conséquente des effectifs.

- Djamaldine Djabiri de l'unité SGP Police à Mayotte


Regardez le reportage de Mayotte La1ère : 

Des habitants impuissants 

A Passamainty, les habitants assistent impuissants à ce déchaînement de violence. "On ne peut pas compter sur les forces de l'ordre qui sont à bout de force, et nous-mêmes on ne peut pas intervenir", explique un habitant du quartier.

Le préfet de Mayotte, Dominique Sorain, a décidé de “renforcer dès ce soir (lundi) le dispositif de sécurité déjà mis en œuvre sur le secteur de Passamainty en y déployant en plus des effectifs de la police nationale des forces de gendarmerie mobile.” Il “condamne avec la plus grande fermeté ces faits”, et a “donné instruction aux forces de l’ordre de sécuriser le secteur, d’agir pour interpeller les auteurs de ces faits et permettre un retour au calme dès que possible.”  

Usage d'armes

Lundi après-midi, les forces de l'ordre ont interpellé et placé en garde à vue plusieurs individus. En procédant à des interpellations, les fonctionnaires de la BAC "ont été pris à parti et caillassés, certains ont été blessés, ils ont du faire usage d'armes non létale et létales", a déclaré l'un d'eux à Mayotte La1ère. En face, ce gang de la BAB aurait également fait usage d'armes létales, selon des témoins cités par Mayotte La1ère.   

Regardez ces images de Mayotte La1ère : 

Le leader présumé en garde à vue

Un jeune surnommé Azad fait partie des cinq individus interpellés lundi. Il a été appréhendé alors qu'il venait pointer à la gendarmerie dans le cadre d'un contrôle judiciaire lié à une autre affaire. Soupçonné d'être l’auteur des faits, il est donc bien connu des services de police.
 
Le commissariat de Mamoudzou à Mayotte.

Présenté comme le leader de la BAB, Azad est un multirécidiviste soupçonné d'avoir organisé plusieurs expéditions punitives avec "sa bande". Après plusieurs mois en fuite, il avait été interpellé par la police, mais relâché quelques jours plus tard par la justice. Cette libération avait scandalisé les syndicats de police, mais aussi la population. Il est désormais en garde à vue au commissariat de Mamoudzou.

Ces violences surviennent trois jours avant l'arrivée dans l'île du directeur général de la police nationale.