Cette année, 26 tempêtes ont été nommées dans l'Atlantique et une dixième, Delta s'apprête à toucher les côtes nord-américaines. C'est un record. Mais selon Jean-Noël Degrace, chef de service à Météo France, en terme d'intensité, cette saison reste dans la moyenne.
La tempête tropicale Delta est en train de se renforcer. Elle s'est transformée en ouragan dans la mer des Caraïbes avant d'atteindre ce mardi 6 octobre la péninsule mexicaine du Yucatan. Elle devrait ensuite toucher les côtes des Etats-Unis, la dixième cette saison, un premier record. Le deuxième, c'est le nombre de tempêtes nommées. La liste alphabétique de noms prévues a été épuisée. C'est pour cela que les météorologues ont commencé à les identifier en s'aidant de l'alphabet grec. C'est la deuxième fois que cela arrive depuis 2005.
Bien sûr, la saison n'est pas encore finie. Il reste un peu plus d'un mois d'activité. Mais pour l'instant, il n'y a rien d'exceptionnel pour le météorologue.
Le météorologue précise aussi que les "températures de la mer peuvent jouer, même si nous n'avons pas des records partout dans l'Atlantique".
8 AM EDT Tuesday Update: Hurricane #Delta continues to rapidly strengthen and now has maximum winds of 110 mph. Additional strengthening is expected and it is forecast to be a major hurricane when it moves over the Yucatan Peninsula. Latest information at: https://t.co/tW4KeGdBFb pic.twitter.com/Xzcgj5bNtd
— National Hurricane Center (@NHC_Atlantic) October 6, 2020
Une intensité relative
Pour autant, même si les phénomènes sont nombreux en ce moment dans l'Atlantique, ils ne sont pas plus intenses que la normale. "Il existe un indice, l'ACE pour Accumulated Cyclone Energy. En gros, c'est l'énergie mise en jeu par tous les cyclones, explique Jean-Noël Degrace, chef de service à Météo France, basé en Martinique. Et quand on regarde cet indice, finalement, il n'est pas tellement plus élevé que la moyenne des dix ou vingt dernières années."On a beaucoup de phénomènes. Mais finalement on n'a pas une intensité et une énergie d'activité qui est exceptionnellement forte.
Bien sûr, la saison n'est pas encore finie. Il reste un peu plus d'un mois d'activité. Mais pour l'instant, il n'y a rien d'exceptionnel pour le météorologue.
L'arc antillais préservé
Jean-Noël Degrace note que "ce qui est assez intéressant cette saison, c'est que l'activité est très disparate. Il y a peu d'activité entre l'Afrique et les Antilles. En clair, cela veut dire qu'il y a très peu de menaces sur l'arc antillais. Il n'y a eu aucun ouragan, même les tempêtes ont été assez faibles. Il y a Laura qui est passée, qui s'est renforcée après, devenant un ouragan majeur. Mais sur les Petites Antilles pour le moment c'est une année relativement calme."Le lien avec le Pacifique
S'il y a de l'activité en ce moment dans l'Atlantique, c'est une réponse à ce qui se passe dans le Pacifique. "Il y a une grosse connexion entre le phénomène de La Niña qui se met en place dans le Pacifique et l'activité cyclonique dans l'Atlantique. C'est très relié, explique Jean-Noël Degrace. Et à chaque fois que La Niña se met en place, même si ce n'est pas forcément très fort, il y a pas mal de cyclones dans l'Atlantique car cela entraîne une désorganisation atmosphérique dans cette zone."Le météorologue précise aussi que les "températures de la mer peuvent jouer, même si nous n'avons pas des records partout dans l'Atlantique".