Mollusques et crustacés
Dans la salle des mollusques, ils sont six. Les deux Danielle, professeure et chercheuse en biologie, des deux Philippe (Bouchet et Maestracci), Anders Warren, biologiste marin de Stockholm et une chercheuse du Muséum d'histoire naturelle de Londres. Ils ont vingt jours pour trier des milliers d’espèces rapportées de Nouvelle-Calédonie.Armés de pinces et de microscopes, ils trient, nomment, étiquettent et classent dans de petites pochettes. C’est grâce à ce labeur qui peut paraître rébarbatif que de nouvelles espèces sont découvertes, nommées puis décrites.
Amphipodes ou puces de mer
Dans la salle des crustacés, Laura Corbari, chercheuse au Muséum national d'histoire naturelle passe beaucoup de temps, penchée sur son microscope. "Je travaille ici sur le groupe des Amphipodes qui est le groupe des puces de mer, explique-t-elle à La1ère. C’est un groupe très diversifié. Il y a à peu près 10 000 espèces connues."Les amphipodes, on peut les retrouver dans différents environnements marins, dans des environnements d’eau douce, poursuit Laure Corbari. Ils sont à la base de l’alimentation des poissons essentiellement, mais aussi d’autres organismes. Nous allons découvrir pas mal d’espèces nouvelles avec le matériel rapporté de Nouvelle-Calédonie car c’est un groupe assez méconnu dans cette zone-là".
Galathées de toute beauté
En matière de crustacés, la Nouvelle-Calédonie est un Eldorado qui intéresse des scientifiques du monde entier. Pour l'Espagnol Enrique Mac Pherson, spécialiste des galathées, le caillou a été la source de beaucoup de découvertes. "On a trouvé 500 espèces nouvelles pour la science seulement autour de la Nouvelle-Calédonie. Ce qui est vraiment un record mondial en crustacés", déclare-t-il.Les galathées, très doués pour le camouflage sont d’une beauté époustouflante. Ils vivent sur des coraux, des éponges ou des algues.
Séquençage moléculaire
Pour identifier les espèces, les scientifiques ont de plus en plus recours au séquençage moléculaire. Il faut pour cela recueillir des échantillons de tissus des animaux.Ce qui est intéressant avec les deux missions KanaDeep et KanaCono, c’est qu’on est retourné dans des zones beaucoup prospectées dans les années 80-90, mais à une époque où il n’y avait pas de séquençage ADN", précise Nicolas Puillandre du Muséum national d'histoire naturelle.
Endémisme unique au monde
Les espèces triées et étudiées par les chercheurs viennent de plusieurs endroits au large de la Nouvelle-Calédonie : la ride de Norfolk, les plateaux des Chesterfield et des Belonna, Des lieux où des animaux ne se trouvent que là."Ce qui est étonnant dans les faunes profondes que nous sommes en train de trier ici. Ce sont des niveaux d’endémisme très élevé pour du marin, s'enthousiasme Philippe Bouchet, directeur du programme la Planète revisitée au Muséum national d'histoire naturelle. Entre 30 et 50% des espèces ne se trouvent que là. C’est absolument extraordinaire.