Bodybuilding : Barbara Ménage, culturiste mais femme avant tout

Après avoir décroché la quatrième place à Ms Olympia, la plus prestigieuse compétition de bodybuilding au monde, la Guadeloupéenne Barbara Ménage vise la deuxième place cette année. Portrait d’une culturiste qui s’impose.

Abdos, squat, tractions, gainage la matinée de Barbara Ménage débute à 9 heures du matin par un échauffement en douceur des petits muscles. La séance se poursuit par des exercices sur les gros muscles : pectoraux, quadriceps, dos.

Une championne

Barbara Ménage, 46 ans est championne de France et d’Europe de bodybuilding dans la catégorie Women’s physique. Des trophées, la Guadeloupéenne n’a pas arrêté d’en rafler depuis qu’elle a débuté la discipline en 2015. Troisième à Toronto en 2017, aujourd’hui Barbara a même atteint le sommet, en terminant quatrième de la plus importante compétition de body au monde : Ms Olympia 2020, aux États-Unis.

Sa force, Barbara la tire de son passé de sportive. Ancienne sprinteuse, discipline qu’elle a débuté en 2001, elle se tourne vers le culturisme grâce à ses amis. « À l’époque j’étais entourée de bodybuilders et moi j’adore les challenges. Mon coach est venu et m'a proposé de me lancer, j’ai tout de suite dit oui. Il m’a poussé dans mes derniers retranchements. C’est en partie grâce à lui que j’en suis là aujourd’hui » confie Barbara.

Affronter le regard des autres

Être une femme dans ce milieu où le muscle s’érige en maître et où la présence masculine domine le circuit a été très difficile pour elle. Les critiques, la Guadeloupéenne a appris à vivre avec.

  À l’extérieur des salles de sport, il y a des regards moqueurs, méprisants, quelques fois admiratifs, mais la plupart du temps ils sont négatifs. Une femme ne doit pas être musclée, c’est pas beau, c’est masculin, pour moi c’est pas le muscle en soit qui est masculin, c’est l’attitude 

Barbara Ménage

 

Barbara compare certains pays étrangers à la France. Dans ces pays, les mentalités ont évoluées sur la discipline selon elle. Mais en France, "on a encore du mal à sortir des clichées". Affronter le regard de sa famille originaire du Gosier et du Lamentin a également été difficile. "Au début ils ne comprenaient pas. Mais au fur et à mesure des compétitions et des réussites, ils se sont dit : elle sait ce qu’elle fait. Aujourd’hui ils m’encouragent tous, ils comprennent mes motivations et pourquoi je le fais".

Une mère de famille épanouie

À côté de sa vie d’athlète, Barbara est la maman de la petite Lyla, 11 ans. Sa première supportrice. L’objectif de Barbara désormais, décrocher la deuxième place à Ms Olympia 2021 après sa quatrième place cette année. L’un des plus beau cadeau qu’elle pourrait faire à sa fille.

 

Regardez ce reportage de Mohamed Errami et Denis Rousseau-Kaplan :