Le Brésil, deuxième pays le plus touché au monde par le coronavirus

Vue aérienne d'un cimetière où les corps des victimes du covid-19 sont enterrés à Sao Paulo, Brésil, le 23 mai 2020.
Alors que l’Europe entame progressivement sa phase de déconfinement, l’Amérique latine est touchée de plein fouet par le coronavirus.
L’Amérique latine est considéré comme le “nouvel épicentre” de la pandémie selon l’Organisation Mondial de la Santé (OMS). Dans cette région du monde et aux Caraïbes, le nombre de morts a doublé en deux semaines. Parmi les pays les plus touchés : le Brésil.

Avec près de 350 000 cas, dont 22.600 morts dénombrés, le coronavirus fait des ravages dans le pays. Il se classe au deuxième rang des pays comptant le plus grand nombre de contaminés, juste derrière les Etats-Unis.
 

Bain de foule sans masque pour le président

Si le président brésilien, Jair Bolsonaro, jouit d'une solide base de soutiens - environ 30% des électeurs, selon les sondages -, il s'est attiré les foudres des critiques pour sa gestion de la crise sanitaire.

dimanche 24 mai, le chef de l'Etat a participé à un rassemblement avec ses partisans, bravant les normes sanitaires et les règles de distanciation sociale à l'heure où le Brésil est devenu le deuxième pays le plus touché au monde par la pandémie de Covid-19.

Hostile aux mesures de confinement et aux gestes arrière, il s'est présenté devant le palais présidentiel à Brasilia avec un masque blanc sur le visage, mais l'a vite enlevé pour saluer la foule, serrer des mains et enlacer ses partisans. Il a même porté un enfant sur ses épaules.
 
Le président brésilien, Jair Bolsonaro, devant le palais présidentiel dimanche 24 mai.

Comme le président américain, Donald Trump, Jair Bolsonaro a minimisé la pandémie de coronavirus, comparant la maladie à une "petite grippe" et soutenant que les mesures de confinement nuisaient inutilement à la plus grande économie d'Amérique latine.
 

Les voyageurs brésiliens interdits aux USA

Pourtant allié politique de celui qu’on surnomme le “Trump tropical”, le président américain a interdit dimanche 24 mai l'entrée aux Etats-Unis aux voyageurs en provenance du Brésil.

Les non-Américains s'étant rendu au Brésil durant les 14 jours précédant leur demande d'entrée aux Etats-Unis n'y seront pas acceptés, indique un communiqué de Kayleigh McEnany, la porte-parole de la présidence américaine. Le commerce n'est pas concerné par ces mesures.

"La décision d'aujourd'hui permettra de s'assurer que des étrangers qui sont allés au Brésil ne deviennent pas une source de contaminations supplémentaires dans notre pays", a-t-elle déclaré.
 

Situation alarmante pour les autres pays d’Amérique latine

Au Mexique (7.394 morts pour 68.620 cas), le président Andres Manuel Lopez Obrador a prévenu que son pays se trouvait "au moment le plus douloureux de la pandémie". Il a estimé que la crise allait y entraîner la perte d'un million d'emplois en 2020.

Au Chili (630 décès pour 61.857 depuis le 3 mars), le président Sebastian Piñera a jugé que le système de santé national était saturé et "très proche de ses limites".

Le Pérou (3.456 décès pour 119.959 cas) a prolongé le confinement jusqu'au 30 juin. En Argentine, l'isolement social obligatoire a été prolongé jusqu'au 7 juin, le nombre des contaminations ayant été multiplié par cinq à Buenos Aires en deux semaines.

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT) et la Commission économique pour l'Amérique latine (Cepal), la crise économique découlant de la pandémie devrait faire 11,5 millions de nouveaux chômeurs dans la région cette année.