La déforestation de l'Amazonie risque de s'accélérer. Le président Jaïr Bolsonaro veut reconstruire la route transamazonienne lancée dans les années 70 puis laissée à l'abandon. Une décision qui pourrait avoir de graves conséquences écologiques, mais qui semble avoir l'aval de la population locale.
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Percée sous la dictature dans les années 70, la route transamazonienne est en ruine. Elle est parsemée de nids de poule et n’est souvent qu’une simple piste. Difficilement carrossable, et seulement pendant la saison sèche. "S'il pleut, personne ne passe, ça se transforme en savon liquide", déplore Marcelo Cavalcante, leader du libéral Mouvement Brésil Libre, dans l’Etat d’Amazonas.
"C'est ma vie. Aller de l'avant ? Dans mes rêves c'est pouvoir conduire facilement avec moins de difficultés." Des sanglots dans la voix, il ajoute, conscient des problèmes écologiques que va provoquer la nouvelle route "Je suis désolé, mais c'est la réalité mec".
Une reconstruction annoncée et populaire
Le président brésilien, Jaïr Bolsonaro, veut reconstruire cette route d'ici 2021, dans un but de développement économique. La BR-319 relierait donc Porto Velho à Manaus dans l'Etat d'Amazonas. Dans la région, beaucoup soutiennent le projet comme Herivanio Seixas, maire d'Humaita, une ville de 55.000 habitants sur le trajet de la voie. Il escompte un boom agricole pour sa région. Les fermiers pourraient vendre leurs produits frais à Manaus, une agglomération de deux millions d’habitants distante de moins de 700km : "La BR-319 est la carte postale du développement de la ville et de la municipalité de Humaita, d'Amazonas et même du pays et du Monde. Sans la BR-319 nous sommes figés dans le temps", dit-il. Même son de cloche chez Cristovao Costa, un chauffeur routier :"La route 319 représente tout pour moi aujourd'hui. C'est ainsi que je gagne ma vie, que je trouve l'argent pour payer l'école de mes enfants.
"C'est ma vie. Aller de l'avant ? Dans mes rêves c'est pouvoir conduire facilement avec moins de difficultés." Des sanglots dans la voix, il ajoute, conscient des problèmes écologiques que va provoquer la nouvelle route "Je suis désolé, mais c'est la réalité mec".