Brésil : Le taux d’homicides grimpe dans l’État de Ceara suite à une grève des policiers

Des soldats brésiliens dans les rues de Fortaleza, dans l'Etat de Ceara, le 22 février.
Le gouvernement fédéral a envoyé des renforts de l'armée et de la garde nationale dans l’État de Ceara, où la police militaire locale est en grève depuis une semaine. Un conflit social qui a pris un tour violent, car la criminalité a explosé en raison du manque de forces de l'ordre.
 
Quand le chat n'est pas là, les souris dansent. Dans l'État de Ceara, la police militaire, une police locale, s'est mutinée et mise en grève. En conséquence, le nombre moyen d'homicides a quintuplé : on en a dénombré près de 150 en cinq jours. Plusieurs villes ont dû annuler leur carnaval.
  

Un sénateur blessé par les policiers grévistes

À Sobral, Cid Gomes, un sénateur de centre-gauche a tenté de briser un piquet de grève des policiers avec une pelleteuse. Ceux-ci l'ont blessé par balles. Mais l’ancien ministre de l’Éducation (2015) du gouvernement de Dilma Rousseff n’est pas resté longtemps à l’hôpital comme il le raconte lui-même :

Ce fut un court séjour, pas même vingt-quatre heures, mais je pars d'ici sans avoir besoin de soins intensifs.

  

Renforts et sanctions

Le gouvernement fédéral a déployé 2 500 soldats, gardes nationaux, et policiers militaires non-grévistes pour rétablir l'ordre. 200 autres policiers militaires ont été suspendus pour participation à la mutinerie, 37 ont été incarcérés pour désertion. En théorie, les policiers n'ont pas le droit de faire grève. Mais depuis deux mois, ils ne parviennent pas à un accord avec les autorités sur des augmentations salariales. Sabino, un agent de la police militaire met en cause le pouvoir :

Le gouvernement essaie par tous les moyens d'étouffer notre discours et  nous devons dire la vérité à la population.

  

Un État en butte à la délinquance

Cette grève intervient dans un État de Ceara en proie à une forte délinquance. Il y a un an il avait subi 200 attaques de factions criminelles pour protester contre les conditions de détention dans les prisons.
 
©Bruno Sat, Nicole Coisman, Erwan Mirabeau