Brésil : des tombes verticales à Sao Paulo, Bolsonaro s'oppose toujours au confinement

Jair Bolsonaro avec un enfant dans les bras lors d'un rallye à Brasilia le 17 mai 2020.
Au Brésil, l’État de Sao Paolo a décidé d’enterrer ses morts verticalement à cause du grand nombre de décès lié au coronavirus. Pendant que les cimetières sont adaptés, le président Bolsonaro manifeste toujours avec ses supporters contre le confinement imposé par certains gouverneurs.
Des parcelles funéraires verticales sont construites dans trois cimetières autours de Sao Paulo. Elles abriteront près de 13 000 cercueils, disposés eux aussi verticalement. Une façon de remédier au manque de place, car l’épidémie de coronavirus a fortement augmenté la mortalité dans la capitale économique du Brésil.
 
Les cercueils sont fabriqués avec de la fibre de verre et une résine spéciale en de matériels recyclables, explique Heber Vila, le directeur du fabricant, Evolution Technologia Funeraria. Il s’agit de parcelles de cimetière high tech.  Elles bloquent tout contact entre des visiteurs et des gaz ou liquides qui proviendraient des corps.
 

Le Brésil épicentre du virus en Amérique du Sud

Devenu l’épicentre de la Covid-19 en Amérique du Sud, le Brésil compte plus de 16 300 morts et 246 000 cas. Aucun programme national de prévention et de confinement n’a été organisé par le gouvernement fédéral.

Le président Jair Bolsonaro juge que les torts faits à l’économie par des fermetures massive d’usines et d’entreprise sont plus sérieux et même plus crédibles que le nombre de morts causées par le virus. Deux ministres de la santé ont successivement quitté leur poste en un mois. Ils désapprouvaient sa volonté d’abandonner le confinement pour ouvrir l’économie. Une politique dénoncée aussi par des gouverneurs des États du Brésil et par des experts de la santé.
   

Le président manifeste avec ses supporters

Portant un masque, Jair Bolsonaro avait salué dimanche ses partisans venus manifester devant le palais présidentiel, à Brasilia. Une foule qui ne respectait pas la distanciation sociale.
 
Voici un exemple pur de démocratie, a-t-il jugé. Je suis très honoré par cette manifestation. Le gouvernement fédéral a apporté tout son soutien pour traiter les gens infectés par le virus. Nous espérons être libérés de ce problème.”
 

Bolsonaro et ses partisans contre les gouverneurs et la majorité des Brésiliens

En écho aux manifestants de Brasilia, ceux de Sao Paulo portaient des pancartes où était écrit “Doria dehors”.  Joao Doria, le gouverneur de l’État, refuse de rouvrir les clubs de sport et les salons de coiffure comme le souhaite le président.
 

Quelqu’un qui veut faire arrêter le pays ne peut pas rester à son poste. L’état de Sao Paolo réalise 40% du PIB du pays. On ne peut pas le fermer.
- Edson Carlos Mazin, un manifestant

 
Selon un sondage, les deux tiers de Brésiliens, comme les gouverneurs des États, sembleraient soutenir le besoin de distanciation sociale.
   

Alerte sur le système hospitalier

La situation commence à devenir urgente, car il n’y a pas que les cimetières qui sont pleins. Bruno Covas vient de prévenir que le système sanitaire Sao Paulo pourrait s’effondrer dans deux semaines. Le maire de la Métropole explique que 90% des lits équipés pour lutter contre  le virus sont déjà occupés.