Brésil : un leader indigène tué par balles en Amazonie

Des membres de la tribu Kayapo après un discours du cacique Raoni dans le village de Piaraçu au Brésil, vendredi.
Un leader indigène qui luttait contre l'invasion de terres réservées aux autochtones dans l'Etat brésilien du Maranhao (nord-est) a été assassiné, ont annoncé mercredi les autorités locales et des ONG établies dans la région.
Zezico Guajajara, qui était enseignant et appartenait au groupe des Gardiens de la forêt, fer de lance de la lutte contre la déforestation, "a été tué par balles" mardi, a précisé l'ONG Survival International dans un communiqué. "Les circonstances de sa mort n'ont pas encore été éclaircies, mais les Gardiens de la forêt sont souvent menacés par des puissantes mafias de trafiquants de bois", a ajouté l'ONG.
 

Leader "important et actif"

Il y a cinq mois, un autre leader indigène de la même ethnie des Guajajara avait été assassiné dans cette région. La Fondation nationale de l'Indien (Funai), organe public chargé des affaires indigènes, a annoncé dans un communiqué qu'une enquête avait été ouverte par la police fédérale au sujet de la mort de Zezico Guajajara, présenté comme "un leader important et actif dans la région".
       
Le gouverneur du Maranhao, Flavio Dino, a condamné mercredi cet "homicide" et a promis de venir en aide aux autorités fédérales pour "assurer la sécurité des indigènes au sein de leurs terres". Le Secrétariat à l'Education de cet Etat pauvre du Nord-est en partie recouvert par la forêt amazonienne a pour sa part évoqué un "assassinat" et souligné que Zezico Guajajara enseignait dans une école situé sur la terre indigène Arariboia, à environ 500 km de Sao Luis, capitale du Maranhao.
 

Territoires menacés

Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro a annoncé après son arrivée au pouvoir début 2019 son intention d'ouvrir les territoires indigènes - censés être des sanctuaires réservés aux modes de production traditionnels - à l'exploration minière ou pétrolière, voire à l'agriculture extensive.
       
Mais la plupart des leaders indigènes et les ONG qui défendent leurs droits considèrent que ce discours nuit à l'environnement et menace la vie des autochtones, donnant un sentiment d'impunité aux groupes criminels qui envahissent régulièrement ces territoires.