Lors d'un référendum, les Britanniques ont voté pour leur sortie de l'Union européenne. Le Réunionnais, Younous Omarjee, fait partie des trois euro-députés ultramarins qui siègent à Strasbourg et Bruxelles. Il réagit à cette décision historique du Royaume-Uni.
Les Britanniques ont décidé de quitter l'Union européenne. Selon les résultats définitifs publiés vendredi, 51,9% des électeurs ont voté pour le Brexit lors du référendum organisé ce jeudi qui a été marqué par une participation importante (72,2%).
Le Réunionnais Younous Omarjee fait partie des trois euro-députés ultramarins qui siègent à Strasbourg et Bruxelles. Député de gauche (L’Union pour les Outremer), il réagit à cette décision historique des Britanniques.
Toutefois, nous avons commencé à faire partie de l’Union Européenne lorsqu’elle était en période de croissance, de développement, dans une force d’entraînement pour l’intégration économique et européenne. Aujourd’hui, le contexte est différent. L’Europe est en crise, les mouvements de repli et les mouvements xénophobes grandissent, il y a une crise profonde des valeurs européennes. C’est dans cette Europe là que nous sommes arrimés et cela change la nature des choses et la nature du dialogue que nous avons avec nos partenaires.
Le Réunionnais Younous Omarjee fait partie des trois euro-députés ultramarins qui siègent à Strasbourg et Bruxelles. Député de gauche (L’Union pour les Outremer), il réagit à cette décision historique des Britanniques.
La1ère.fr : Quelle est votre réaction ?
Younous Omarjee : Lorsqu’un peuple décide de ce qui est bon pour lui, il faut l’accepter même si je regrette ce résultat. La Grande-Bretagne a toute sa place dans l’Union Européenne, elle y joue un rôle important. Mais surtout, ce sont les raisons qui motivent cette sortie et les conséquences de cette sortie qui sont inquiétantes.Quelles peuvent être les conséquences de cette sortie ?
Ce peut être le début de la désunion, le début d’une désintégration, sauf si nous tirons pleinement les leçons de ce que les Britanniques ont voulu signifier. Dans toute l’Union Européenne, une méfiance très forte grandit vis-à-vis des institutions. La démocratie européenne est en crise et il faut retisser des liens de confiance et avoir des politiques qui soient aussi plus sociales.Plus que jamais, l’Union Européenne est un défi. Les peuples européens ont le sentiment que les frontières protègent. Le projet européen s’inscrit à contre temps avec le moment de l’histoire que nous vivons. En Angleterre, pour une grande partie de ceux qui ont voté en faveur de la sortie, il y a des aspirations très régressives. La crise des réfugiés a beaucoup pesé. Les Britanniques ont dit non à l’immigration. C’est un vote pour le repli, pour la fermeture, bref, rien de très positif.
La sortie du Royaume-Uni de l'UE, peut-elle avoir des conséquences pour les Outer-mer ?
Sur un plan budgétaire, la contribution de la Grande-Bretagne est assez neutre. Il n’y a donc pas de véritable conséquence pour les RUP (Régions ultra-périphériques).Toutefois, nous avons commencé à faire partie de l’Union Européenne lorsqu’elle était en période de croissance, de développement, dans une force d’entraînement pour l’intégration économique et européenne. Aujourd’hui, le contexte est différent. L’Europe est en crise, les mouvements de repli et les mouvements xénophobes grandissent, il y a une crise profonde des valeurs européennes. C’est dans cette Europe là que nous sommes arrimés et cela change la nature des choses et la nature du dialogue que nous avons avec nos partenaires.