Les Bokits et les agoulous, véritables institutions culinaires en Guadeloupe, font saliver les Bruxellois depuis un an. Chaque semaine, de jeunes Antillais s’attèlent à faire découvrir ces sandwichs traditionnels aux habitants de la capitale belge, en y ajoutant une petite touche locale.
•
À quelques semaines des élections européennes, La1ere.fr a posé ses valises à Bruxelles, à la rencontre des Ultramarins qui y résident. Beaucoup d’entre eux sont étudiants et cherchent à renouer avec leurs racines. Dans la capitale de l’Union Européenne, ils parviennent à faire vivre une partie de leur culture. Reportage.
Au pied du gigantesque palais de Justice de Bruxelles, les couleurs vives de nappes en toile cirée madras contrastent avec la grisaille alentour. Il flotte dans l’air une odeur d’épices et de friture. Mais les 8 degrés de cette soirée d’avril et le petit vent froid qui raidit les passants ne laissent planer aucun doute : les côtes antillaises sont bien à 7.000 km d’ici.
Maré tèt et tablier aux couleurs de son île, sourire rayonnant aux lèvres, Carole-Anne Nirin ne prête (presque) pas attention à la météo. "On a fait ça tout l’hiver, même quand il a neigé." Seul le vent a pu freiner son ardeur : "quand il y a trop de vent, ce n’est pas tenable, ça nous projette de l’huile au visage!" Ce soir, les dieux capricieux de la météo belge n’iront pas jusque-là.
"Après le travail, on vient décompresser ici dans une ambiance tropicale, exotique. Il y a le DJ, il y a des boissons et nous, on s’occupe essentiellement de tout ce qui est nourriture." C’est le concept des "apéros week-ends" à Bruxelles. Le Swiss Room ferme sa cuisine le vendredi soir et met sa terrasse à disposition d’un "food truck".
Les membres de l’association mettent la main à la pâte et tournent chaque semaine pour aider les deux jeunes femmes. Chacun a son rôle. Ce soir, Johan et Emmanuel encaissent. Andy découpe et fait frire les bananes plantain. Il "toaste" également les agoulous préparés par Carole-Anne. Il se décrit en rigolant comme "un Martiniquais qui prépare les spécialités de la Guadeloupe".
A l’intérieur du Suisse Room, l’ambiance se réchauffe avec Matthieu, plus connu sous le nom de "Ti Caf". Professeur de danse, il donne des cours gratuits tous les vendredis soir. La musique résonne. Pendant une heure, c’est kizomba. Plus tard dans la soirée, zouk et kompa prendront le relais. Dès que les températures seront plus chaudes à Bruxelles, les cours de kizomba auront aussi lieu sur la terrasse.
Un métissage qui plait à Matthieu, un habitué. "C’est comme à la maison, sourit cet Antillais installé à Bruxelles. Mais ils proposent aussi des nouveautés et ça c’est bien!" Agoulou classique, tropical, végétarien ou au guacamole… chacun semble y trouver son compte. Guadeloupéens, Martiniquais et Bruxellois qui font une halte en rentrant du travail. Si les premiers s’attablent à l’intérieur, les derniers emportent leurs agoulous à la maison.
Avec une cinquantaine de sandwiches vendus par soirée, les bokits et agoulous à la sauce belge semblent avoir trouvé leur public. L’intégralité des recettes est reversée à l’association et permet, notamment, de louer des stands dans les festivals pour partager un peu plus la culture guadeloupéenne en Belgique.
Située à seulement 1h20 de Paris en train et à peine 30 minutes de Lille, la capitale belge n'a souvent été qu'une étape dans la vie des originaires des Outre-mer. Aussitôt les études terminées, ils regagnent l'Hexagone pour travailler. Mais de plus en plus d'Antillais, de Guyanais, de Réunionnais... y viennent désormais avec l'intention d'y passer quelques années de leur vie.
Beaucoup d’entre eux sont étudiants ou jeunes salariés et cherchent à renouer avec leurs racines. Dans la capitale de l’Union Européenne, ils parviennent à faire vivre une partie de leur culture. Ils côtoient les Ultramarins qui travaillent aux sein des institutions européennes, notamment la Commission et le Parlement, mais aussi au sein des lobbies qui défendent les intérêts des Outre-mer.
Pendant toute la semaine, ce sont ces aspects que nous vous proposons de découvrir grâce à une série de reportages qui vous pouvez retrouver en cliquant ici. Et rendez-vous sur Facebook, Twitter et Instagram pour des bonus!
Au pied du gigantesque palais de Justice de Bruxelles, les couleurs vives de nappes en toile cirée madras contrastent avec la grisaille alentour. Il flotte dans l’air une odeur d’épices et de friture. Mais les 8 degrés de cette soirée d’avril et le petit vent froid qui raidit les passants ne laissent planer aucun doute : les côtes antillaises sont bien à 7.000 km d’ici.
Maré tèt et tablier aux couleurs de son île, sourire rayonnant aux lèvres, Carole-Anne Nirin ne prête (presque) pas attention à la météo. "On a fait ça tout l’hiver, même quand il a neigé." Seul le vent a pu freiner son ardeur : "quand il y a trop de vent, ce n’est pas tenable, ça nous projette de l’huile au visage!" Ce soir, les dieux capricieux de la météo belge n’iront pas jusque-là.
"Le vendredi, c’est exotique, tropical, caribéen!"
Qu’il neige, qu’il pleuve, ou que le vent souffle avec force, tous les vendredis soir depuis un an, cette Antillaise de 26 ans installe un stand de spécialités guadeloupéennes sur la terrasse du Suisse Room, un bar-restaurant du quartier Louise. "Notre produit phare, c’est le bokit, résume-t-elle. Mais, ce mois-ci, on propose aussi l’agoulou", l'autre sandwich typique de l'île papillon, réclamé par les clients les plus "voraces", c'est-à-dire agoulous en créole. Régulièrement, des accras de morue et du sorbet au coco viennent également agrémenter la carte."Après le travail, on vient décompresser ici dans une ambiance tropicale, exotique. Il y a le DJ, il y a des boissons et nous, on s’occupe essentiellement de tout ce qui est nourriture." C’est le concept des "apéros week-ends" à Bruxelles. Le Swiss Room ferme sa cuisine le vendredi soir et met sa terrasse à disposition d’un "food truck".
Des Antillais motivés
Derrière ce projet caribéen, Carole-Anne Nirin et Cindie Adonaï. La première est originaire des Abymes, la seconde de Petit Bourg. Il y a huit ans, elles se sont retrouvées ensemble à Bruxelles pour leurs études. En parallèle de leur Master en kinésithérapie, elles s’improvisent désormais aussi cuisinières. Leur concept a un nom : Caribbean Fried Bread. Pour y arriver, elles ont créé Kadans Caraïbes, l’une des rares associations antillaises de Belgique.Les membres de l’association mettent la main à la pâte et tournent chaque semaine pour aider les deux jeunes femmes. Chacun a son rôle. Ce soir, Johan et Emmanuel encaissent. Andy découpe et fait frire les bananes plantain. Il "toaste" également les agoulous préparés par Carole-Anne. Il se décrit en rigolant comme "un Martiniquais qui prépare les spécialités de la Guadeloupe".
A l’intérieur du Suisse Room, l’ambiance se réchauffe avec Matthieu, plus connu sous le nom de "Ti Caf". Professeur de danse, il donne des cours gratuits tous les vendredis soir. La musique résonne. Pendant une heure, c’est kizomba. Plus tard dans la soirée, zouk et kompa prendront le relais. Dès que les températures seront plus chaudes à Bruxelles, les cours de kizomba auront aussi lieu sur la terrasse.
"Comme à la maison"
Les viandes sont cuisinées "avec des épices de chez nous". Sans oublier, la "touche belge avec les petites sauces belges qu’on ne connaît pas forcément en Guadeloupe, détaille Carole-Anne. Donc on essaie vraiment de faire un métissage des cultures caribéennes et belge."Un métissage qui plait à Matthieu, un habitué. "C’est comme à la maison, sourit cet Antillais installé à Bruxelles. Mais ils proposent aussi des nouveautés et ça c’est bien!" Agoulou classique, tropical, végétarien ou au guacamole… chacun semble y trouver son compte. Guadeloupéens, Martiniquais et Bruxellois qui font une halte en rentrant du travail. Si les premiers s’attablent à l’intérieur, les derniers emportent leurs agoulous à la maison.
Avec une cinquantaine de sandwiches vendus par soirée, les bokits et agoulous à la sauce belge semblent avoir trouvé leur public. L’intégralité des recettes est reversée à l’association et permet, notamment, de louer des stands dans les festivals pour partager un peu plus la culture guadeloupéenne en Belgique.
La 1ère à Bruxelles
À quelques semaines des élections européennes, La1ere.fr a posé ses valises à Bruxelles, à la rencontre des Ultramarins qui y résident. D'abord peu nombreux, leur nombre croit au fil des ans et des initiatives se mettent en place.Située à seulement 1h20 de Paris en train et à peine 30 minutes de Lille, la capitale belge n'a souvent été qu'une étape dans la vie des originaires des Outre-mer. Aussitôt les études terminées, ils regagnent l'Hexagone pour travailler. Mais de plus en plus d'Antillais, de Guyanais, de Réunionnais... y viennent désormais avec l'intention d'y passer quelques années de leur vie.
Beaucoup d’entre eux sont étudiants ou jeunes salariés et cherchent à renouer avec leurs racines. Dans la capitale de l’Union Européenne, ils parviennent à faire vivre une partie de leur culture. Ils côtoient les Ultramarins qui travaillent aux sein des institutions européennes, notamment la Commission et le Parlement, mais aussi au sein des lobbies qui défendent les intérêts des Outre-mer.
Pendant toute la semaine, ce sont ces aspects que nous vous proposons de découvrir grâce à une série de reportages qui vous pouvez retrouver en cliquant ici. Et rendez-vous sur Facebook, Twitter et Instagram pour des bonus!