"C'est compliqué d'être loin de sa famille", témoignent de jeunes étudiants ultramarins installés dans l'Hexagone

Iris et Elsy ne rentrent pas en Nouvelle-Calédonie pour les fêtes
En cette période de Fêtes de fin d'année, de jeunes Ultramarins installés dans l'Hexagone ne peuvent pas rentrer chez eux, auprès de leurs proches. Une situation qui peut-être pesante. 
Iris et Elsy viennent toutes deux de Nouvelle-Calédonie. Installées à Paris pour leurs études depuis trois ans, ni l’une ni l’autre ne rentre chez elle pour les Fêtes de fin d’année. "Entre les trente heures de vol et le décalage horaire, ce n’est pas faisable avec mes études, explique Iris. Je ne profite pas du séjour en Nouvelle-Calédonie et quand je rentre en France je suis claquée." Elsy aussi a trop de travail pour se permettre de rentrer auprès des siens. Mais ses études ne sont pas le seul frein à un retour en Nouvelle-Calédonie : "C’est très cher de rentrer, surtout pour les Fêtes", regrette-t-elle.

"J'ai perdu l'esprit des Fêtes"

Eloignées de leurs proches pour la fin d’année, et sans famille dans l’Hexagone, les deux jeunes femmes trouvent la période difficile à vivre. "Noël et le Jour de l’An sont des fêtes familiales donc c’est assez compliqué d’être loin de sa famille", détaille Iris. Elsy abonde dans son sens : "C’est déprimant ! On devient nostalgique."

Aurélie va plus loin. Cette jeune Guadeloupéenne qui s’est installée à Lille en 2009 n’est plus rentrée pour Noël et le Nouvel An depuis cette date. Une situation qui lui pèse : "J’ai perdu l’esprit des Fêtes. Ma famille, mon île, me manquent toujours à cette période de l’année. Pendant mes études j’entendais souvent les étudiants dire qu’ils rentraient chez leurs parents et je me sentais seule et triste."

"L'impression d'être un intrus"

Mais même pour les étudiants qui ont de la famille dans l’Hexagone la période peut être difficile. Raphaël est originaire de La Réunion. Il est arrivé à Paris il y a quatre ans et a quelques cousins à Caen. Il les voit pour le repas de Noël, mais les Fêtes sont différentes de celles qu’il avait l’habitude de passer avec ses parents. "J’ai l’impression d’être un intrus, explique-t-il, car on a grandi chacun de notre côté, eux en Normandie et moi à La Réunion. Même si c’est ma famille j’ai l’impression de peu les connaître."
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Solène, elle, a même arrêté de passer les Fêtes avec sa famille éloignée installée dans l'Hexagone et préfère voir des amis. Cette Martiniquaise a quitté les Antilles depuis sept ans et vit désormais à Béziers. Réveillonner avec ses oncles et tantes s'est révélé trop difficile : "Même si je passe un bon début de soirée, à minuit, mes parents me manquent trop." Deux fois elle a préféré ne pas faire de réveillon : "Je n'avais pas la tête aux Fêtes de fin d'année".

Une attache au pays très forte

Iris et Elsy, pour leur part, passent la fin d'année en compagnie de leurs amis. Dans leur entourage, d’autres Calédoniens, mais aussi des étudiants étrangers, sont loin de leurs proches pour les Fêtes. "On prépare des repas, explique Elsy. On essaye de passer ces moments ensemble pour retrouver un peu de convivialité, être dans l’ambiance des Fêtes ! Nos amis sont comme une seconde famille."

Les étudiants calédoniens sont d’ailleurs particulièrement soudés. Une alchimie évidente pour Iris : "Dès qu’on rencontre quelqu’un qui vient de Nouvelle-Calédonie on sait que c’est une personne avec qui on va s’entendre parce qu’on a une attache au pays qui est très forte." Et si elle reste dans la grisaille parisienne pour les Fêtes, le soleil calédonien n’est jamais très loin. "Je garde contact avec les étudiants calédoniens qui rentrent en Calédonie. Dès qu’il neige un peu ici on leur envoie une photo, et dès qu’ils vont à la plage ils nous envoient des photos à leur tour."

Pour Aurélie, cette année, c’est le pays qui est venu à elle. Ses parents et son frère ont passé les Fêtes à ses côtés dans l’Hexagone. "C’était vraiment génial", s’exclame-t-elle. Entre repas traditionnels, musique et jeux de société, elle a retrouvé un peu de l’ambiance qui lui manquait. Désormais, elle voudrait emmener son mari et sa fille d’un an en Guadeloupe pour leur faire vivre un Noël et un Nouvel An antillais.