"C’est rassurant de ne pas être lâché seul à la sortie de l’avion" : à Paris, des étudiants calédoniens s'exercent à la vie dans l'Hexagone

Bourse, logement, mutuelle... Depuis plus de dix ans, la Maison de la Nouvelle-Calédonie propose des ateliers pratiques pour faciliter l'installation des étudiants calédoniens.

"On est complètement perdu", résume Wendy, 21 ans. Cette étudiante calédonienne s’apprête à rejoindre Orléans pour suivre un master de droit. Elle fait partie de la trentaine de jeunes accueillis ce jeudi par la Maison de la Nouvelle-Calédonie, à Paris.

Depuis 2012, l’institution propose des ateliers aux futurs étudiants pour les aider à accomplir les formalités administratives nécessaires à leur installation. Une période d’ajustement bienvenue pour ces jeunes, qui, pour certains, n’ont jamais mis les pieds dans l’Hexagone. "Ça nous rassure, on est perdu avec des gens de notre âge, donc on est perdu ensemble, sourit Wendy. On reste dans cet univers calédonien, on se sent un peu à la maison."

Si certains angoissent un peu, pour d'autres, c’est l’excitation qui domine. Jiliane n’a qu’une hâte, sauter dans le train qui l’emmènera à Vannes, en Bretagne. Elle va y suivre un BTS protection de la nature qui n’existe plus en Nouvelle-Calédonie. "Je suis très excitée, il n’y a pas d’angoisse, pas du tout", explique la jeune fille de 20 ans, qui reconnaît tout de même que l’accompagnement de la Maison de la Nouvelle-Calédonie est "très utile". "C’est plus rassurant de ne pas être lâché tout seul à la sortie de l’avion", explique-t-elle. Très appliquée, elle prend des notes pendant la présentation du jour, consacrée à l’Assurance maladie. "On n’a pas l’habitude de tout ça en Calédonie. Ils nous aident beaucoup sur les démarches, ils nous accompagnent énormément, ça nous soulage", confie la jeune fille.

Le logement comme priorité

Obtenir une bourse, ouvrir un compte en banque, faire un état des lieux… Les ateliers proposés sont variés. "Le gros souci reste toujours le logement. Environ 40% des étudiants arrivent sans logement. Ensuite, il est primordial qu’ils aient bien compris l’Assurance maladie. On fait aussi un atelier sur la vie quotidienne", résume Agnès Siraut, responsable du service étudiant à la Maison de la Nouvelle-Calédonie.

C’est compliqué parce qu’il y a tout un vocabulaire, des démarches qui ne sont pas identiques à celles de Nouvelle-Calédonie. 

Agnès Siraut, responsable du service étudiant de la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris.


"Les jeunes sont confrontés à beaucoup de plateformes, ils n’ont pas toujours tout de suite la réponse et ça crée parfois des situations problématiques pour eux, poursuit-elle. Il y a des étudiants qui ont besoin de jobs étudiants, ne pas faire les démarches ça engendre une certaine précarité pour ceux qui ne peuvent pas se positionner tout de suite pour un travail."

En plusieurs vagues, la Maison de la Nouvelle-Calédonie accueillera environ 200 étudiants pour cette rentrée 2021. Poitiers, Auch, Dijon, Angers… Après deux jours d’ateliers pratiques, les jeunes Calédoniens partiront rejoindre leurs villes universitaires.