Lors d’un rassemblement de joueurs à Poitiers, il a rencontré Romain Sombret, le président, le président de MCES, une structure dédiée à l’esport, aussi appelé sport électronique. "Je lui ai parlé de mes projets, et d’un commun accord on a pensé qu’on allait très bien s’entendre".
Il est donc devenu le manager coach de l’équipe de France de Clash of Clans, seule équipe francophone à prendre part au championnat du monde. S’il n’est pas joueur en tant que tel, les prestations de l’équipe dépendent beaucoup de lui.
J’organise un peu mes joueurs, je les ai sélectionnés, je gère aussi toute la cohésion de l’équipe, et tout ce qui est de l’ordre de l’organisation : les emplois du temps, prévoir ce qu’il reste à faire…
Un entraîneur multitâche
Avant d’avoir une équipe à coacher, Jérôme Trogant a dû sélectionner ses joueurs."Au moment où l’esport a commencé à se développer sur Clash of Clans, j’ai contacté des joueurs que je connaissais depuis deux ans, pour voir s’ils pouvaient être intéressés, et je me suis aussi renseigné sur d’autres joueurs".L’ex-militaire se base sur plusieurs critères de sélection : "il ne faut pas seulement être bon à Clash of Clans, il faut aussi être rigoureux, être capable de travailler en équipe et savoir garder son sang-froid."
Il a pris le temps de connaître les joueurs avant de les sélectionner, pour être sûr qu’ils puissent tenir le coup :
Quand on va jouer, il y aura de la pression : beaucoup d’argent en jeu [le prix pour l’équipe gagnante est d'un millions de dollars américains, NDLR] et la compétition sera suivie par beaucoup de gens. Il faut savoir tenir le stress, car notre plus gros ennemi lors de cette compétition, c’est nous-mêmes.
L’équipe a suivi une semaine d’entraînement intensif au MCES à Marseille, avant la compétition. Le programme est le même que pour les sportifs de haut niveau traditionnels : tests de techniques, rapidité, réflexes, tournois, séances de sport tous les deux jours, avec une veille importante de l’alimentation et du sommeil.
"Le but, c’est que les joueurs soient au top de leur forme avant le début du tournoi, pour ne pas craquer sous la pression."
Let's Go #MCESPower #ClashWorlds @ESLClashofClans @ClashofClansFce @MCES_officiel big day of forecast, we will be more d here tonight pic.twitter.com/utsPzmVYoV
— Trog (@trog31000) October 24, 2019
Représenter une culture
En plus d’être calédonien, Jérôme Trogant est avant tout français et francophone. "Représenter la France, la Nouvelle-Calédonie à cette compétition, c’est une fierté, mais je veux aussi représenter toute la francophonie". Il reste très attaché à son archipel d’adoption, où il espère que l’esport se développera.En Nouvelle-Calédonie, ce n’est pas aussi répandu qu’en France, mais ça commence à se développer. Par exemple ENSC, une association que j’essaye d’aider bénévolement, organise quelques tournois et événements. Un jour, j’espère organiser un petit événement Clash of Clans en Nouvelle-Calédonie.
Clash of Clans : comment ça marche ?
C’est quoi?C’est un jeu de stratégie, de simulation pour smartphone et tablette. Le but est de construire un village, et de le défendre face à des adversaires : les autres joueurs. Pour développer son village, il faut attaquer ceux des autres pour se procurer leurs ressources.
Comment ça marche en compétition ?
Pour le championnat du monde, le format a été adapté. Huit équipes de cinq joueurs s’affrontent en tournoi, sur élimination directe. A chaque tour, un joueur d’une équipe attaque l’autre équipe, et les adversaires répliquent ensuite. Après deux rounds, l’équipe perdante est éliminée. L’équipe gagnante du championnat empochera un million de dollars américains.