Personne ne donnait cher de leur peau, alors la joie n'en est que plus grande. La qualification surprise de Madagascar pour les 8e de finale de sa première Coupe d'Afrique des nations (CAN) a réveillé l'orgueil de tout le pays. Et même un peu plus.
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Sifflet à la main, Pierre Rakotoarivony, 50 ans, encourage de la voix des jeunes du quartier de Betongolo sur un terrain de football poussiéreux de la capitale Antananarivo.
La réussite égyptienne du onze national l'a rendu extatique. "Les Barea (Zébus en malgache) nous ont montré que les défaites ne sont pas une fatalité et qu'on pouvait réaliser des exploits avec un peu d'effort et de persévérance".
L'entraîneur exulte:
Au coup d'envoi de l'épreuve continentale, même ses plus fervents partisans n'accordaient que peu de chance à leurs favoris. Pour leur première participation à une CAN, les "Barea" allaient se faire manger tout crus. Forcément.
Le nul face à la Guinée (2-2) a fait passer un frisson d'espoir parmi les supporters, la victoire sur le Burundi (1-0) les a fait rêver à la qualification.
L'exploit contre le Nigeria (2-0) le 30 juin a achevé de les convaincre qu'un exploit était possible face à la République démocratique du Congo (RDC) dimanche en 8e de finale.
Dès le coup de sifflet final contre les Super Eagles, Antananarivo a explosé de joie. Hurlements, concerts de klaxons, feux d'artifice, ses rues se sont remplies en un clin d'oeil d'une foule compacte bardée de drapeaux blanc, rouge et vert, les couleurs nationales.
"On n'a jamais connu ça dans l'histoire de notre pays", s'enflamme Donna Andrianirina, un comptable de la capitale. "Dimanche, le match a lieu à 19h. Mon programme du matin, c'est d'aller à l'église pour prier pour la victoire des Barea".
Même la gent féminine malgache s'est prise au jeu. "Je n'avais jamais regardé un match de foot du début à la fin", reconnaît Dia Styvanley, 34 ans. "Mais depuis cette CAN, je ne rate aucun match des Barea, je reste scotchée devant la télé pendant 90 minutes, le coeur battant et la voix cassée."
Plutôt qu'aux joueuses de la Coupe du monde de football qui s'achève en France, les femmes d'Antananarivo préfèrent réserver leur enthousiasme à "leurs" hommes en maillot!
Notamment sur les réseaux sociaux, qu'elles inondent de messages de soutien enflammés. "Salut Melvin !! Jtm, jtm, jtm, jtm, jtm (je t'aime)", a écrit sur sa page Facebook une fan au gardien malgache Melvin Adrien.
"Toutes les filles de ma classe sont tombées amoureuses des joueurs de l'équipe nationale", affirme, un rien jaloux, un joueur du quartier de Betongolo, Harisoa François Andriambololoniaina, 19 ans. "Je vais faire beaucoup d'efforts pour intégrer moi aussi l'équipe des Barea..."
Dans la capitale, les maillots de l'équipe nationale, authentiques ou contrefaits, se vendent comme des petits pains au prix de 10 euros, pourtant exorbitant dans un pays où neuf habitants sur dix vivent avec moins de 2 dollars par jour.
Habitués à tirer le diable par la queue faute d'un budget suffisant de leur Fédération, ils ont créé une association et appelé la population à les aider à améliorer l'ordinaire.
"Après les victoires des Barea, les Malgaches participent encore plus à ce Téléthon", se réjouit Clémence Ratovoson, porte-parole de l'opérateur téléphonique Telma, partenaire de l'opération et de l'équipe nationale.
Dans un pays renommé pour ses divisions et son instabilité politiques, le président Andry Rajoelina n'a pas manqué d'apporter sa pierre à ce rare moment de concorde.
Il a fait affréter un Airbus A380 de 480 sièges pour permettre aux supporters les plus aisés de l'équipe, dont il sera, d'assister au match dimanche à Alexandrie.
"Je félicite chaleureusement les Barea car, au-delà du foot, ils ont réussi à assurer la communion de tout un peuple là où les hommes politiques, les religieux et la société civile ont tous échoué", se réjouit la supportrice Dia Styvanley.
"Même s'ils ne gagneront probablement pas la CAN, ils ont déjà remporté le plus beau trophée: l'unité nationale !"
La réussite égyptienne du onze national l'a rendu extatique. "Les Barea (Zébus en malgache) nous ont montré que les défaites ne sont pas une fatalité et qu'on pouvait réaliser des exploits avec un peu d'effort et de persévérance".
L'entraîneur exulte:
Aujourd'hui, il n'y a plus les fanatiques du ballon rond et ceux qui ne le sont pas, tous les Malgaches sont devenus des passionnés de ce sport !
Première participation à une Coupe d'Afrique des Nations
Au coup d'envoi de l'épreuve continentale, même ses plus fervents partisans n'accordaient que peu de chance à leurs favoris. Pour leur première participation à une CAN, les "Barea" allaient se faire manger tout crus. Forcément.Le nul face à la Guinée (2-2) a fait passer un frisson d'espoir parmi les supporters, la victoire sur le Burundi (1-0) les a fait rêver à la qualification.
L'exploit contre le Nigeria (2-0) le 30 juin a achevé de les convaincre qu'un exploit était possible face à la République démocratique du Congo (RDC) dimanche en 8e de finale.
Dès le coup de sifflet final contre les Super Eagles, Antananarivo a explosé de joie. Hurlements, concerts de klaxons, feux d'artifice, ses rues se sont remplies en un clin d'oeil d'une foule compacte bardée de drapeaux blanc, rouge et vert, les couleurs nationales.
Tous devant la télé pour le 8e de finale contre la RDC
Depuis, toute la Grande Île vit dans la fièvre du 8e de finale contre la RDC. Ce sera dimanche 7 juillet."On n'a jamais connu ça dans l'histoire de notre pays", s'enflamme Donna Andrianirina, un comptable de la capitale. "Dimanche, le match a lieu à 19h. Mon programme du matin, c'est d'aller à l'église pour prier pour la victoire des Barea".
Même la gent féminine malgache s'est prise au jeu. "Je n'avais jamais regardé un match de foot du début à la fin", reconnaît Dia Styvanley, 34 ans. "Mais depuis cette CAN, je ne rate aucun match des Barea, je reste scotchée devant la télé pendant 90 minutes, le coeur battant et la voix cassée."
Plutôt qu'aux joueuses de la Coupe du monde de football qui s'achève en France, les femmes d'Antananarivo préfèrent réserver leur enthousiasme à "leurs" hommes en maillot!
Notamment sur les réseaux sociaux, qu'elles inondent de messages de soutien enflammés. "Salut Melvin !! Jtm, jtm, jtm, jtm, jtm (je t'aime)", a écrit sur sa page Facebook une fan au gardien malgache Melvin Adrien.
"Toutes les filles de ma classe sont tombées amoureuses des joueurs de l'équipe nationale", affirme, un rien jaloux, un joueur du quartier de Betongolo, Harisoa François Andriambololoniaina, 19 ans. "Je vais faire beaucoup d'efforts pour intégrer moi aussi l'équipe des Barea..."
Dans la capitale, les maillots de l'équipe nationale, authentiques ou contrefaits, se vendent comme des petits pains au prix de 10 euros, pourtant exorbitant dans un pays où neuf habitants sur dix vivent avec moins de 2 dollars par jour.
Un sentiment d'"unité nationale"
Autre signe de cet engouement inédit, le succès exceptionnel de la cagnotte lancée par les joueurs.Habitués à tirer le diable par la queue faute d'un budget suffisant de leur Fédération, ils ont créé une association et appelé la population à les aider à améliorer l'ordinaire.
"Après les victoires des Barea, les Malgaches participent encore plus à ce Téléthon", se réjouit Clémence Ratovoson, porte-parole de l'opérateur téléphonique Telma, partenaire de l'opération et de l'équipe nationale.
Dans un pays renommé pour ses divisions et son instabilité politiques, le président Andry Rajoelina n'a pas manqué d'apporter sa pierre à ce rare moment de concorde.
Il a fait affréter un Airbus A380 de 480 sièges pour permettre aux supporters les plus aisés de l'équipe, dont il sera, d'assister au match dimanche à Alexandrie.
"Je félicite chaleureusement les Barea car, au-delà du foot, ils ont réussi à assurer la communion de tout un peuple là où les hommes politiques, les religieux et la société civile ont tous échoué", se réjouit la supportrice Dia Styvanley.
"Même s'ils ne gagneront probablement pas la CAN, ils ont déjà remporté le plus beau trophée: l'unité nationale !"