La candidature martiniquaise à l’Unesco en bonne voie

Une audition de présentation de la candidature martiniquaise concernant les "Volcans et Forêts de la Montagne Pelée et les Pitons du Carbet" s’est tenue au Ministère de la Culture ce mardi 22 octobre. Emmanuel Macron rendra sa décision d’ici au 31 janvier 2020.
 
"Nous sommes confiants car dans les semaines à venir on aura déjà la tendance. En attendant, le jury semble être satisfait car le dossier techniquement et scientifiquement est mature", estime Louis Boutrin, président de la délégation du Parc Naturel de Martinique (PNM) en charge de la candidature de l’île, à sa sortie du ministère de la Culture.  
 
La délégation martiniquaise a défendu son projet devant le Comité Français du Patrimoine Mondial. Le CFPM est un organe d’experts qui a pour mission d’accompagner et d’expertiser les dossiers de candidature à l’inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Louis Boutrin a mis en avant les améliorations du dossier. L’objectif étant de faire reconnaître les forêts et volcans de la Montagne Pelée et des Pitons du Carbet comme appartenant au patrimoine mondial de l’Unesco pour 2020.
 

Un dossier plus abouti

"A l’unanimité, le jury retient que le dossier est correct, que la valeur universelle exceptionnelle du bien ne souffre d’aucune contradiction et que cette valeur est reconnue", explique confiant Louis Boutrin. Pourtant, cela fait deux ans que la Martinique se porte candidate sans succès. Mais cette année, la délégation affirme avoir un dossier plus abouti. "Nous avons amélioré le plan de gestion et montré de la pertinence dans la gouvernance avec l’état, avec l’Office Nationale des forêts (ONF) et avec le parc naturel de la Martinique. Cette audition est donc une étape importante", souligne Louis Boutrin. 
 

Une décision présidentielle à venir

"Maintenant, il se joue une autre partition qui ne dépend plus de nous. La réponse est entre les mains du président de la République qui aura à choisir entre le dossier de candidature de la Martinique qui est un bien naturel et nos autres concurrents", explique Louis Boutrin.

Le projet martiniquais n’est pas le seul en lice. La Baie des Anges à Nice et la Maison Carrée de Nîmes sont également candidates. Louis Boutrin voudrait que le dossier retenu cette année soit un bien naturel car l’an dernier, c’était un bien culturel: le phare de Cordouan en Gironde.

La décision finale du président de la République, Emmanuel Macron, doit être connue avant le 31 janvier 2020, date à laquelle il doit remettre la candidature française aux instances internationales de l’Unesco.

Un risque de concurrence ?

Une seconde candidature, notamment celle de la Yole, ces embarcations de marins pêcheurs de la Martinique, postule au titre cette fois du patrimoine immatériel de l’Unesco. Le dossier martiniquais, pourtant bien ficelé, ne risque-t-il pas de se voir retoquer ? Pour Louis Boutrin les deux dossiers ne dépendent pas des mêmes conventions et ne postulent pas au même titre. La Yole souhaite être reconnue comme "bien immatériel" tandis que les forêts et volcans de la Montagne Pelée et des Pitons du Carbet visent la liste sur le patrimoine mondial.