Sauf en cas d'antécédents, Sanofi déconseille son vaccin contre la dengue

Dans un communiqué publié, mercredi 29 novembre, le groupe pharmaceutique Sanofi déconseille l'utilisation du Dengvaxia, son vaccin contre la dengue, sauf en cas d'antécédents. Explications.
Le groupe pharmaceutique Sanofi a déconseillé, mercredi 29 novembre, dans un communiqué l'utilisation du Dengvaxia, son vaccin contre la dengue qu'il peinait déjà à vendre, sauf en cas d'antécédents.

Davantage de cas sévères de dengue après vaccination

Une étude a révélé "des écarts de performance basés sur des antécédents d'infection par la dengue". Si le Dengvaxia "apporte un effet protecteur persistant contre la dengue, aux individus déjà infectés par le passé", pour les autres, "à la suite de la vaccination, davantage de cas sévères de dengue pourraient être observés en cas d'exposition au virus".

"La vaccination n'est pas recommandée aux personnes n'ayant aucun antécédent d'infection par le virus de la dengue", a résumé le laboratoire français, précisant qu'il allait demander aux agences réglementaires de "mettre à jour la notice du produit".

Un vaccin déjà difficile à vendre

Pour relativiser cette annonce, Sanofi précise cependant que, d'après les données de surveillance de certains pays endémiques, entre 70% et 90% de leurs habitants "auraient déjà été exposés à la dengue au moins une fois avant l'âge de l'adolescence". Malgré tout, ces résultats restent une mauvaise nouvelle pour le groupe qui peinait déjà à vendre ce vaccin.

Selon le communiqué, Sanofi comptabilisera dans ses résultats du quatrième trimestre "une charge correspondant à la dépréciation de ses stocks et à la dépréciation accélérée de certaines immobilisations corporelles et incorporelles", qui "devrait se situer aux alentours de 100 millions d'euros après impôts".

Inquiétude des salariés

Le groupe a néanmoins confirmé sa prévision d'un bénéfice par action (BNPA) des activités "globalement stable", à taux de change constant, en 2017, "sauf événements majeurs défavorables imprévus".

Il y a deux semaines, les syndicats de l'usine de Neuville-sur-Saône, près de Lyon, s'étaient publiquement inquiétés de la situation de leur site, dédié à la fabrication du Dengvaxia. Ils faisaient alors état de 400 millions de doses en stock, le groupe n'étant parvenu à vendre que 10% de ce qu'il espérait. Selon la CGT qui évoquait "un échec industriel", il n'y avait pour ainsi dire presque plus d'activité sur le site.