Les cent ans d'une Guyanaise de Sinnamary à Paris

Rachel Vernet fête ses 100 ans à Paris
Née le 26 décembre 1916, Rachel Vernet a fêté son anniversaire dans la capitale, entourée d'une trentaine de membres de sa famille. Certains sont même venus de Guyane pour célébrer la jeune centenaire.
Un anniversaire pas comme les autres pour Rachel Vernet. Aujourd'hui, elle ne fête rien de moins que ses 100 ans. "Je n'aurais jamais pensé aller jusque-là", sourit la malicieuse Guyanaise, née le 26 décembre 1916 à Sinnamary, le village des centenaires et benjamine d'une fratrie de 10 enfants.
 
Autour d'elle, la trentaine de proches présents sont aux petits soins. Notamment Lyvie Vernet qui a coorganisé l'événement. "On voulait faire quelque chose de bien pour ce jour particulier", confie sa nièce. Aller en Guyane n'étant pas possible – le médecin de Rachel lui avait déconseillé de prendre l'avion – la famille a donc choisi un de célébrer la doyenne dans un bon restaurant du bois de Vincennes.
 
Autour de la table, cinq générations sont réunies. Certains habitent à Paris, d'autres sont venus spécialement pour l'occasion. C'est le cas d'Eric. "Je n'aurais manqué ça pour rien au monde", dit le neveu de "tante Rachel". Céline Vernet a également fait le déplacement depuis Cayenne. "Je suis venu à Paris il y a quelques mois. Je lui avais déjà souhaité à ce moment. Mais elle m'a dit : 'tu viens, tu n'as pas le choix'. Je me suis exécutée", se souvient la nièce de la centenaire. Elle aura rapporté quelques victuailles du "pays" : "poulet boucané, planteur…"
 
Il ne manquera à la fête que le premier mari de Rachel et ses 4 enfants. Tous sont décédés depuis plus de 60 ans.
Lyvie, la nièce de Rachel. Elle a organisé l'évènement

"Conjurer le sort"

1954. C'est pour se rapprocher de son dernier fils militaire en métropole que Rachel quitte son village natal. "Elle espère alors conjurer le sort et s'éloigner de ses malheurs. 3 de ses 4 enfants sont morts à l'adolescence, son mari est également décédé", raconte Lyvie Vernet. Mais quelques mois plus tard, le fils se tue dans un accident en revenant de permission.
 
Tant bien que mal, Rachel tente de se reconstruire, aidée de proches exilés comme elle à des milliers de kilomètres de sa terre natale. Elle a 40 ans et travaille comme couturière dans plusieurs usines de la région. Elle aime également habiller des poupées, une passion qui l'habite depuis toujours.
 

Une vie équilibrée : le secret de la longévité de Rachel

Des proches de Rachel sont venus de Guyane pour l'occasion. A gauche, Céline, la nièce. A droite, Eric, neveu de la centenaire.
Chaque semaine, cette femme aux yeux clairs parcourt le jardin des Plantes. Elle habite à quelques rues.  "Marcher 6 kilomètres régulièrement, c'est bon pour la santé", assure-t-elle. Tout comme les cures  de gelée royale, devenues rituelles à chaque changement de saison. Et "les bons produits de notre pays", lui souffle sa voisine.
 
Peut-être aussi les gênes de Rachel,  celles d'un centenaire de Sinnamary.

Regardez ci-dessous le reportage France Ô de D.Badia et M.Bouretima :
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