La Réunionnaise Léa Fontaine vice-championne d’Europe de judo en plus de 78kg

La judoka réunionnaise Léa Fontaine au Paris Grand Slam Judo, en 2020.

De l'argent européen pour Léa Fontaine ! La jeune judoka réunionnaise  (+78 kg) s'est offert à 19 ans sa première médaille dès son premier championnat international, après sa défaite en finale contre la Turque Kayra Sayit (ippon), dimanche à Lisbonne.

Ce podium continental dès sa première participation, la Réunionnaise le voit comme "une suite logique" après ses deux titres européens remportés en juniors (2019 et 2020).

"C'est un pied chez les grands", décrit la vice-championne d'Europe, qui "espère" désormais être sélectionnée pour les Mondiaux de 2021, mi-juin à Budapest. “J'y ai pensé dans un coin de ma tête, a-t-elle confié au micro d’Alain Rosalie d’Outre-mer la 1ère, on va attendre la sélection pour voir ce qui va en être, mais j’espère que ce sera une étape de plus dans mon parcours." 

J’ai prouvé que j’étais là et qu' on pouvait compter sur moi pour les années à venir.

Léa Fontaine

 

La judoka explique : "j'étais challenger, je me suis dit je ne vais pas me poser de questions, je n'ai pas à stresser. J'avais tout à gagner, rien à perdre, et ça s'est bien passé." “Je suis venue là pour prendre de l'expérience, j'en ai pris, raconte Léa Fontaine. Maintenant, il faut que je me serve de ça pour avancer, travailler là dessus pour être plus forte la prochaine fois et ramener le titre."

Révélation française

A 19 ans, Léa Fontaine, est la révélation française de ces championnats d’Europe qui se sont déroulés à Lisbonne. Dimanche, sans appréhension, sans complexe, elle a balayé ses rivales en + 78 kg, jusqu'à atteindre la finale. Finalement renversée par la Turque Kayra Sayit (33 ans), née en Martinique et ayant combattu pour la France jusqu'à son mariage en 2015,  la performance de Léa n’en est pas moins impressionnante, au point que le quotidien sportif L'Equipe n’hésite pas employer le terme de “nouveau bulldozer bleu” : "je suis très calme, gentille. Mais quand on me cherche, je peux être très agressive et d'un coup exploser", a-t-elle confié à nos confrères de L’Equipe.


"On a bien fait de penser à cette petite, qui est double championne d'Europe juniors", pour la mettre dans la cour des grandes, souligne Larbi Benboudaoud, patron des équipes de France de judo. "C'est une athlète à fort potentiel, et cette médaille va lui donner de la confiance. Elle possède une grande marge de progression. Et tu sais qu'elle va s'engager à fond dans son projet, parce qu'elle a consenti au sacrifice de quitter La Réunion, sa famille, ses amis, pour sa passion et essayer de réaliser ses rêves."

Judoka péi

Léa Fontaine a commencé le judo quand elle avait cinq ans, à La Réunion. Après une parenthèse consacrée à d’autres sports comme la natation, elle revient au judo à l'adolescence, impressionnée par les finales d’'une Audrey Tcheuméo - double médaillée olympique - ou endore d'une Clarisse Agbegnenou, quadruple championne du monde.

Elle intègre alors le pôle espoir de La Réunion, passe une année à Strabourg, avant d'intégrer l'Insep à Paris il y a deux ans.

D'autres médailles pour les Outre-mer

Venue à Lisbonne sans ses deux têtes d'affiche, Teddy Riner (+100 kg) et Clarisse Agbegnenou (-63 kg), ni plusieurs de ses olympiennes (Dicko, Malonga, Boukli), l'équipe de France repart du Portugal avec huit médailles, dont une en or grâce à la Martiniquaise Amandine Buchard (-52 kg). Et du bronze pour la Guadeloupéenne Sarah-Léonie Cysique en -57kg.

A noter aussi que ce n'est par Léa Fontaine mais Romane Dicko, 21 ans et double championne d'Europe (2018 et 2020), qui a obtenu début avril le billet olympique pour les Jeux de Tokyo (23 juillet-8 août) dans la catégorie de Léa Fontaine.

►En bonus, réécoutez l'interview de Léa Fontaine, intérrogée par Alain Rosalie :

Léa Fontaine au micro d'Alain Rosalie