La Polynésienne Vaihere Doudoute a participé ce week-end à Paris aux championnats de France d’aviron en salle. A 39 ans, cette rameuse débutante revient de loin. Paralysée suite à un AVC en 2012, elle a dû réapprendre à parler et à marcher. Aujourd’hui, elle veut servir d’exemple.
Debout, adossée à un mur au sous-sol du Stade Charlety à Paris, Vaihere attend patiemment son tour. Une fleur de tiaré dans les cheveux, une épaisse écharpe nouée autour du cou, à première vue, rien ne la distingue de ses coéquipiers du cercle d’aviron polynésien Cap Maraaa.
Pourtant, Vaihere est la seule à devoir se faire ausculter par la fédération française d’aviron. Pour pouvoir participer à sa première compétition officielle, la Tahitienne doit être classée en fonction de l’impact qu’a son handicap sur la pratique de la discipline.
"On n’évalue pas vraiment le handicap de la personne, on évalue juste sa capacité à effectuer le geste de l’aviron", explique Hélène Gigleux. Verdict : la commission décide de classer Vaihere en PR3, c’est-à-dire parmi les handicaps les plus légers. Elle peut désormais participer à toutes les compétitions nationales de handi-aviron.
"J'ai envie de montrer aux handicapés qu'on peut le faire !" explique-t-elle simplement à la sortie de la salle avant de compléter : "Il faut aussi qu'on fasse du sport pour montrer à des personnes normales que nous aussi on peut le faire."
"Au début de nos séances de rééducation, elle voulait danser, sourit Mathieu Forge. Et puis elle s’est rendue compte que j’étais un piètre danseur." Alors le kinésithérapeute propose des séances d’aviron, une discipline qui fait travailler l’ensemble des groupes musculaires. Pendant plusieurs mois, ça ne sera que des exercices pour Vaihere. Mais la patiente se prend au jeu. En décembre 2016, elle devient membre du club Cap Marara, fondé par Matthieu Forge.
Vaihere s'installe sur la machine numéro 24. La sirène retentit, et des cris d’encouragement descendent de la tribune où, face à la sportive en plein effort, un ukulélé résonne et un drapeau de la Polynésie s’étale. Ses coéquipiers de club s’en donnent à cœur joie.
Partie fort, peut-être trop fort, Vaihere parcourt les 2.000 mètres de sa course en 9 minutes 17. Une belle performance, selon son entraîneur. "Elle a réussi à refaire un chrono qu’on a fait à l’entraînement après le décalage horaire et le décalage de température. 30h de voyage, 30 degrés de moins, donc c’est pas mal !", explique Kevin Scott satisfait. Elle termine 7è de sa catégorie.
Regardez le reportage de France Ô :
Fort de cette victoire, le président de Cap Marara réfléchit déjà à un nouveau projet : fédérer les quatre clubs d’aviron de Polynésie et lancer un championnat local. Affaire à suivre !
Pourtant, Vaihere est la seule à devoir se faire ausculter par la fédération française d’aviron. Pour pouvoir participer à sa première compétition officielle, la Tahitienne doit être classée en fonction de l’impact qu’a son handicap sur la pratique de la discipline.
Étape après étape
Force musculaire, amplitude articulaire… Pendant une heure, la sportive se prête au jeu des exercices. Malgré un manque de coordination et de force, la sportive tahitienne s’en sort plutôt bien. Mais sur le rameur, il lui faut absolument un gant adapté pour maintenir sa main droite en place."On n’évalue pas vraiment le handicap de la personne, on évalue juste sa capacité à effectuer le geste de l’aviron", explique Hélène Gigleux. Verdict : la commission décide de classer Vaihere en PR3, c’est-à-dire parmi les handicaps les plus légers. Elle peut désormais participer à toutes les compétitions nationales de handi-aviron.
"J'ai envie de montrer aux handicapés qu'on peut le faire !" explique-t-elle simplement à la sortie de la salle avant de compléter : "Il faut aussi qu'on fasse du sport pour montrer à des personnes normales que nous aussi on peut le faire."
Continuer d’avancer
Se propulser avec les jambes et tirer avec les bras, ces gestes paraissent simples à première vue. Pour Vaihere Doudoute, c’est un peu comme déplacer des montagnes. En 2012, après un accident vasculaire cérébral, elle se réveille de deux semaines de coma, incapable de parler et la moitié droite de son corps complètement paralysée. C’est un long chemin qui débute. À force de courage et aidée par des séances de rééducation, la professeure de français retrouve une grande partie de ses facultés."Au début de nos séances de rééducation, elle voulait danser, sourit Mathieu Forge. Et puis elle s’est rendue compte que j’étais un piètre danseur." Alors le kinésithérapeute propose des séances d’aviron, une discipline qui fait travailler l’ensemble des groupes musculaires. Pendant plusieurs mois, ça ne sera que des exercices pour Vaihere. Mais la patiente se prend au jeu. En décembre 2016, elle devient membre du club Cap Marara, fondé par Matthieu Forge.
30h de voyage, 30 degrés de moins
Jusqu’à ces championnats de France, au stade Charlety à Paris, sa première compétition officielle. Sur le plateau de la salle Charpy, les courses se succèdent en aviron et handi-aviron. D'abord un moyen de poursuivre l'entraînement en hiver, l'aviron en salle est devenu, en deux décennies, une discipline très prisée. Sur la cinquantaine de rameurs, alignés de chaque côté de la salle, 1.400 athlètes se succèdent ce samedi.Vaihere s'installe sur la machine numéro 24. La sirène retentit, et des cris d’encouragement descendent de la tribune où, face à la sportive en plein effort, un ukulélé résonne et un drapeau de la Polynésie s’étale. Ses coéquipiers de club s’en donnent à cœur joie.
Chaude ambiance aux championnats de France d’aviron indoor!!! La Polynésienne Vaihere Doudoute est soutenue par ses coéquipiers du club de Tahiti. pic.twitter.com/ysRNSvqVPB
— La1ere.fr (@la1ere) 10 février 2018
Partie fort, peut-être trop fort, Vaihere parcourt les 2.000 mètres de sa course en 9 minutes 17. Une belle performance, selon son entraîneur. "Elle a réussi à refaire un chrono qu’on a fait à l’entraînement après le décalage horaire et le décalage de température. 30h de voyage, 30 degrés de moins, donc c’est pas mal !", explique Kevin Scott satisfait. Elle termine 7è de sa catégorie.
Regardez le reportage de France Ô :
Une médaille pour Cap Marara
Vaihere quitte Paris sans médaille, mais c'est pour affronter un nouveau défi. Elle participe la semaine prochaine aux championnats du monde de handi-aviron à Washington. Cap Marara ne repart pas bredouille. Le club a fait flotter le drapeau polynésien sur le podium. Teresa Padovese a brillé avec une troisième place dans la catégorie "femmes poids léger de 50-54 ans".Fort de cette victoire, le président de Cap Marara réfléchit déjà à un nouveau projet : fédérer les quatre clubs d’aviron de Polynésie et lancer un championnat local. Affaire à suivre !