C’est le plus ancien centre équestre de Martinique. Créé par un Jurassien en 1974, le Ranch Jack est désormais une institution sur l’Île aux fleurs. Mais depuis 10 ans, il y a aussi un autre Ranch Jack dans un petit village du Jura. Il a été fondé par la fille du fameux "Jack".
Emmanuel Deshayes / La1ere.fr •
"Depuis toute petite, je suis amoureuse de cette région", assure Corinne Guinchard. "Je me sens chez moi ici et je ne me verrais pas vivre ailleurs". Sous un beau soleil d’hiver, la jeune Martiniquaise s’offre un long galop au milieu des champs, au pied du massif jurassien. Voilà dix ans maintenant qu’elle a posé ses bagages au Moutoux, ce petit hameau de 60 habitants près de Champagnole, où elle tient fermement les rênes de son propre centre équestre.
Car c’est bien une histoire de famille qui s’écrit des deux côtés de l’Atlantique. Une aventure qui a débuté en fait en 1974 aux Trois-Îlets quand un Jurassien, le fameux "Jack" a fondé la première école d’équitation de Martinique. Jacques Guinchard était venu vendre des chevaux à un ami. L’ami en question finira par repartir mais pas lui. Tombé sous le charme de l’Île aux fleurs, il commence lui aussi par emmener les touristes en balade à cheval dans la forêt tropicale, puis il monte de toutes pièces son club. C’est aujourd’hui le plus ancien de l’île.
Depuis, la famille s’est considérablement agrandie. Une trentaine de chevaux en Martinique et 46 dans le ranch jurassien. Corinne en possède 25 à elle-seule. Elle héberge des chevaux de propriétaires. Sur l’écusson de son club, un sapin a remplacé le palmier mais la philosophie est toujours la même. "Pas question de laisser les chevaux dans leurs boxes toute la journée !" avertit Corinne. "Les chevaux ont besoin de vivre en troupeau et d’avoir de l’espace." Chaque mercredi et chaque samedi, Corinne fait donc la leçon aux enfants et leur enseigne le respect de leur monture.
La Martiniquaise a beaucoup investi financièrement dans son centre et elle peine encore à se sortir un salaire. Mais le rêve n’a pas de prix, dit-elle. Et ce n’est pas Jack qui dira le contraire… "Il m’a tout de suite dit que c’était une bonne idée. Et puis, quelques temps plus tard, mon père m’a avoué que c’était aussi son rêve, créer un deuxième Ranch Jack dans son village, donc j’ai réalisé nos deux rêves en quelque sorte ! "