Chikungunya : bientôt la fin de l'épidémie en Polynésie, selon la direction de la santé locale

L'épidémie de chikungunya, qui a fait 16 morts en Polynésie française, est en fort recul dans cette collectivité, a indiqué lundi la direction de la santé locale. 
Au pic de l'épidémie, en décembre, 9.000 patients consultaient chaque semaine pour un nouveau cas de chikungunya. La semaine dernière, ils n'étaient plus que 370. "On peut s'attendre à une extinction de l'épidémie dans le mois à venir" a déclaré à l'AFP le Dr Olivier Obrecht, coordinateur de la lutte contre le chikungunya.
        
En tout, 70.000 personnes ont consulté un médecin après avoir contracté ce virus, transmis par les moustiques. La direction de la santé estime que les personnes touchées ont été "deux à trois fois plus nombreuses", soit près de 200.000 personnes, sur les 270.000 que compte la Polynésie.
 

Les femmes plus touchées par les formes persistantes 

Une fois la maladie connue, les patients ont moins consulté, car les médecins ne prescrivent que du paracétamol et du repos pour lutter contre ce virus. Seules les Australes, un archipel au sud de la Polynésie française, connaît encore une propagation active du chikungunya.
        
Un patient ne peut pas contracter deux fois ce virus. En revanche, la moitié des malades contractent des formes persistantes, avec des douleurs articulaires qui se poursuivent pendant plusieurs semaines. Les femmes sont plus touchées par ces formes persistantes. Les personnes qui ont déjà souffert de douleurs articulaires, comme des entorses, sont également plus touchées.
 

Complications neurologiques

Environ 5% des patients souffrent de formes chroniques, qui peuvent durer plusieurs années, comme l'ont démontré des études menées à La Réunion. Les Polynésiens ont été moins touchés que les Réunionnais par les formes sévères du chikungunya, et les décès ont été moins nombreux. Il y a eu en revanche plus de complications neurologiques, avec sept syndromes de Guillain-Barré consécutifs à ce virus.
        
Alors que le chikungunya s'éloigne des îles polynésiennes, c'est une épidémie de grippe qui débute. La collectivité souffre aussi, lors de chaque saison des pluies, d'une épidémie de leptospirose : une bactérie présente dans la boue et l'eau souillée par les déjections de chien, de porc ou de rat. Les jeunes qui surfent près des embouchures des rivières, mais également les agriculteurs, les éleveurs et les randonneurs sont particulièrement touchés. La leptospirose a déjà fait deux morts en Polynésie cette année.