Cinéma : " la visibilité des Outre-mer en Hexagone n'est toujours pas évidente" estime la présidente du syndicat des producteurs

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À la tête de l'Association Française des Producteurs de Films (AFPF), un syndicat professionnel, depuis décembre 2022, la Martiniquaise Régine Larcher œuvre pour promouvoir et accompagner les producteurs indépendants dans la poursuite de leurs projets, particulièrement ceux qui proviennent des Outre-mer.

Comment êtes-vous arrivée à la tête du syndicat AFPF ?

J'ai travaillé pour la société de production Eloa Prod (Meurtres en Guadeloupe...), en tant que chargée de production de France Zobda pendant une dizaine d’années. En parallèle, je suis devenue productrice exécutive et ai monté un module de consulting pour les producteurs indépendants qui démarrent. La nomination à la tête du syndicat a eu lieu en décembre 2022 suite à une décision de l’ancien président qui avait une vision à 360°. Il m’a fait comprendre que les Outre-mer devaient être davantage représentés dans l'Hexagone. Ce syndicat à plus de 50 ans, nous sommes fiers d'être soutenus par le ministère de la Culture.

Régine Larcher présidente de l'Association Française des Producteurs de Films (AFPF)

Quelles sont les missions du syndicat AFPF?

Je prends la succession de quelqu’un qui était visionnaire pour aider les producteurs face aux plateformes de streaming, car la bataille est un peu plus rude pour les producteurs indépendants. J’œuvre aussi pour les jeunes. (...) Je veux qu’il y ait un pont entre les Antilles et l’Afrique un peu plus marqué au niveau du cinéma. À l’intérieur de mon syndicat, le directeur général est camerounais, le directeur général adjoint est tchadien. On ne parle pas de diversité, on est juste des gens ont en envie de faire des choses pour ceux qui ont un manque de visibilité qui veulent y arriver sans écraser les autres.

Quels changements pour les Outre-mer ?

Le cheval de bataille du syndicat ? La continuité territoriale avec les Outre-mer. C’est très important. Nous misons sur la jeunesse et le devenir de nos jeunes producteurs de documentaires, de courts-métrages ou de films. Nous réfléchissons également à l'avenir du cinéma avec le digital, le métaverse et les NFT. Étant de la Martinique, la visibilité des Outre-mer en Hexagone n’est toujours pas évidente. Je vais essayer d’identifier de nouveaux producteurs, qui ont tous besoin d’aide et de réseaux pour que les projets audiovisuels et de cinéma ultramarins soient plus visibles dans l’Hexagone. C’est une stratégie importante. J’espère que le ministère des outre-mer va nous soutenir. (...) Lorsque je pense aux acteurs du cinéma ultramarins, je pense à Lucien Jean-Baptiste ou à France Zobda, qui a ouvert la voie depuis 2005. C’est une femme qui a œuvré pour que les ultramarins soient visibles à la télévision et notamment sur France Télévision. Elle a vraiment bataillé, donc je la soutiens.