Cinéma
Tout simplement noir de Jean-Pascal Zadi (en salles, le 8 juillet). Où peut-on voir en ce moment JoeyStarr, Lucien Jean-Baptiste, Soprano, Stefi Celma, Eric Judor, Lilian Thuram, Kareen Guiock, etc...? Tout simplement dans « Tout simplement noir ». Sorti mercredi 8 juillet, le film de Jean-Pascal Zadi et John Wax concentre, entre autres, dans sa distribution, presque tout ce que la place de Paris compte de célébrités noires pour traiter du thème de la supposée communauté noire de France. Aux lendemains des nombreuses manifestations de colère suscitées par la mort de l'Afro-américain George Floyd un peu partout dans le monde, ce film sort à point nommé pour rebondir sur la situation des Noirs en France. « Tout simplement noir » raconte l'histoire d'un acteur raté noir français qui, jugeant la situation de ses congénères critique dans l'Hexagone, décide d'organiser la première grosse marche de protestation des Noirs de France... Il est rare de voir cette thématique traitée de façon sérieuse par le cinéma. Alors, va pour une comédie tout en sachant que l'humour reste à ce jour l'un des moyens les plus efficaces pour faire passer des messages.
Peinture
Elladj Lincy-Deloumeaux. (Exposition en novembre à Nantes; et exposition itinérante à venir entre Saint-Denis, Nanterre et Paris avec le collectif la Marge, ). Encore élève à l'école des Beaux-Arts à Paris, Elladj Lincy Deloumeaux devait exposer cet été en Guadeloupe, au Fonds d'art contemporain. La covid 19 a bouleversé ses plans à court terme, mais pas sa trajectoire. Lauréat du projet « Culture au futur, l'incroyable manufacture » initié par la Région des Pays de la Loire en association avec le groupe Colart (matériel de l'art), le Guadeloupéen travaille activement à cette prochaine installation artistique qu'il sera possible d'apprécier à Nantes, du 13 au 22 novembre. Essaim pictoral, projet de peinture mouvante, se déclinera en trois volets qui permettront de mettre en avant le produit du travail commun de l'univers industriel, celui de la culture et celui de la recherche. Par ailleurs, au sein du collectif La Marge, Elladj Lincy-Deloumeaux a tissé des liens avec quatorze autres jeunes artistes (architectes, vidéastes, sculpteurs peintres) répartis entre les Antilles- Guyane et les Etats-Unis. Contraints par le confinement, ils veulent restituer cette expérience au cours d'une exposition itinérante entre Saint-Denis, Nanterre et Paris, et éventuellement la Guadeloupe. Son démarrage aura lieu en octobre.
Musique
La fin de Debs Music. La boutique de disques, Debs Music, spécialisée dans la musique antillaise, va mettre la clé sous la porte à la fin du mois de juillet. Faute de clients, et parce qu’ils n’arrivent plus à assumer les charges, les propriétaires renoncent. « C’est une tristesse » explique David Debs, le neveu d’Henri Debs, le célèbre producteur guadeloupéen. « C’est l’histoire de mon père, de la famille Debs, et c’est aussi la mienne. J’ai commencé ma vie d’adulte dans ce magasin ».
Comme pour le reste de l’industrie musicale, les Debs ont senti passer le rouleau compresseur de la dématérialisation de la musique. « Avec le numérique, le marché s’est fortement dégradé » reprend David Debs. «La fréquentation de la clientèle a chuté. De plus, la baisse significative de la production de CD n’a pas arrangé nos affaires ».
Créé en 1979, par Jean Debs, le frère d’Henri, dans le secteur de Barbès à Paris, le magasin s’impose rapidement comme une institution. A cette époque, dans un petit périmètre, il y avait une dizaine de disquaires spécialisés dans la musique antillaise, dont Moradisc. « Vas-y Francky, c’est nous qui l’avons lancé, avant qu’il ne soit récupéré par un producteur national » rappelle fièrement Jean Debs. C’était des dizaines de milliers de CD vendus comme pour d’autres références (les Vikings, les Aiglons, la Perfecta, etc..). Et Debs Music n’était pas qu’un simple disquaire. Il redistribuait d’autres petits producteurs indépendants, il avait aussi racheté le catalogue d’Henri Debs des mains de Moradisc, et il revendait à la FNAC.
Principalement à cause de la dématérialisation, cette page se tourne. Jusqu’au 11 juillet, le magasin liquide ses stocks à un et trois euros. Puis, fin juillet lorsqu’il fermera, il n’y aura plus aucun disquaire spécialisé dans la musique antillaise sur la place de Paris et dans l’Hexagone.
En bref
MonLivreDeLété. François Durpaire, lauréat du prix France Télévisions, catégorie essai, avec « Histoire mondiale du bonheur », édition du cherche midi.