Les forces de sécurité comoriennes ont intensifié jeudi leurs opérations pour venir à bout des adversaires au régime du président Azali Assoumani retranchés depuis lundi dans le centre de la capitale d'Anjouan, théâtre d'explosions et de tirs, selon des témoins.
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D'importants renforts ont été envoyés jeudi à Mutsamudu, où des éléments rebelles affrontent depuis lundi les forces régulières comoriennes. "L'après-midi a été calme, mais c'est une fausse accalmie, il faut attendre le soir", a dit à l'AFP un agent de l'aéroport de Ouani, confirmant l'arrivée des renforts militaires "en deux rotations".
Selon une information émanant de proches et du pouvoir, une délégation de l'exécutif de l'île a été reçue par des représentants du gouvernement dans un endroit tenu secret. Rien d'autre n'a filtré sur ce premier contact.
Après quatre jours d'affrontements meurtriers survenus en raison de vives tensions provoquées par la volonté du chef de l'Etat de prolonger son mandat de onze ans, la crise se concentrait dans la médina. Ce fief des opposants, fait de ruelles entrelacées, était encerclé par les forces de sécurité, selon des habitants.
"Nous avons entendu de grosses explosions hier soir (mercredi) et aussi pas mal de tirs très tôt ce matin (jeudi). J'ai recueilli plusieurs témoignages de personnes qui ont préféré fuir leurs logements proches du centre-ville pour se réfugier dans les quartiers ou villages plus calmes - Bandrani, Mirontsi, Hombo", a déclaré à l'AFP Anaïs Greusard, expatriée française.
Ailleurs dans la ville, où un couvre-feu nocturne est en vigueur, la situation semblait être redevenue normale même si les habitants souffrent de pénuries. "Les difficultés semblent concentrées au centre-ville, dans la médina et autour, même si le quartier de Pagé n'a plus d'eau ni d'électricité non plus depuis deux jours", a décrit Mme Greusard.
"Nous avons entendu de grosses explosions hier soir (mercredi) et aussi pas mal de tirs très tôt ce matin (jeudi). J'ai recueilli plusieurs témoignages de personnes qui ont préféré fuir leurs logements proches du centre-ville pour se réfugier dans les quartiers ou villages plus calmes - Bandrani, Mirontsi, Hombo", a déclaré à l'AFP Anaïs Greusard, expatriée française.
Ailleurs dans la ville, où un couvre-feu nocturne est en vigueur, la situation semblait être redevenue normale même si les habitants souffrent de pénuries.
"Les difficultés semblent concentrées au centre-ville, dans la médina et autour, même si le quartier de Pagé n'a plus d'eau ni d'électricité non plus depuis deux jours", a décrit Mme Greusard.
"On manque de tout, mais c'est surtout l'eau. Le manque d'eau est intenable. Cela fait quatre jours qu'on n'a pas d'eau," a déclaré à l'AFP une habitante de Mutsamudu sous couvert de l'anonymat.
L'aéroport était accessible normalement et des vols commerciaux étaient opérés par la compagnie comorienne AB Aviations.
Des journalistes de l'AFP arrivés d'ailleurs jeudi après-midi par avion ont trouvé le centre de Mutsamudu, -habituellement très vivant - avec des rues désertes plongées dans l'obscurité, dont les commerces avaient les rideaux baissés.
Aucun tir n'était audible en début de soirée.
Les forces de l'ordre ont dit leur détermination à "mettre fin à cette situation le plus vite possible", selon le ministre de l'Intérieur, Mohamed Daoudou.
Selon lui, une quarantaine d'hommes mènent la lutte armée. Des témoins avaient décrit les jours précédents des hommes encagoulés et équipés d'armes automatiques.
Depuis le début de la crise lundi, les autorités ont donné un bilan d'au moins trois morts. Des témoins ont fait état de plusieurs blessés.
A Mayotte, île française proche, deux personnes originaires d'Anjouan sont arrivées sur une plage dans la nuit de mercredi à jeudi à bord d'une embarcation, l'une grièvement blessée par balle.
Les autorités accusent le parti Juwa, de l'opposant et ancien président de l'archipel Abdallah Sambi, originaire d'Anjouan, d'être à l'origine des violences qui ont éclaté quand les manifestants ont érigé des barricades et que les forces de l'ordre les ont démantelées.
Les partis d'opposition, qui accusent le président de se comporter en dictateur "de république bananière", renvoient la responsabilité de la situation au gouvernement.
Depuis 2001, la présidence était attribuée tous les cinq ans à un représentant de l'une des trois îles du pays (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli). Il était ainsi prévu qu'Anjouan prenne la prochaine présidence.
Mais Azali Assoumani, ex-putschiste élu en 2016, a annoncé son intention d'organiser un scrutin présidentiel anticipé l'an prochain, ce qui lui permettrait de remettre les compteurs électoraux à zéro et de régner sur l'archipel, en cas de victoire, jusqu'en 2029.
"Si Assoumani se présente aux élections en 2019 comme cela en prend le chemin, il y a peu de chances que le pouvoir passe à Anjouan comme cela aurait été le cas selon le système de rotation" de la présidence, estime Jane Morley, analyste à la Fitch Solutions Risk Consultancy.
Depuis le référendum des dizaines d'adversaires du chef de l'Etat, qui ont boycotté le scrutin de juillet, ont été arrêtés, dont Abdallah Sambi, inculpé dans une affaire de corruption et assigné depuis cinq mois à résidence à Moroni.
Quant au ministère français des Affaires étrangères, il a indiqué jeudi que "des consignes de prudence ont été données à nos ressortissants vivant à Anjouan et aux Français de passage", mais que "aucune évacuation n'est envisagée à ce stade".
Selon une information émanant de proches et du pouvoir, une délégation de l'exécutif de l'île a été reçue par des représentants du gouvernement dans un endroit tenu secret. Rien d'autre n'a filtré sur ce premier contact.
La médina paralysée
Depuis lundi, des combats opposent des éléments rebelles aux forces régulières comoriennes. La médina est quasiment asphyxiée par l'armée qui en contrôle les principaux accès. Pas de marché, les commerces sont fermés, l’eau et l’électricité ont été coupées. Ceux qui le peuvent fuient la vieille ville pour se réfugier dans les quartiers périphériques, comme Chitsangani, à l'entrée Sud de la ville, qui fait figure de havre des paix.Après quatre jours d'affrontements meurtriers survenus en raison de vives tensions provoquées par la volonté du chef de l'Etat de prolonger son mandat de onze ans, la crise se concentrait dans la médina. Ce fief des opposants, fait de ruelles entrelacées, était encerclé par les forces de sécurité, selon des habitants.
"Nous avons entendu de grosses explosions hier soir (mercredi) et aussi pas mal de tirs très tôt ce matin (jeudi). J'ai recueilli plusieurs témoignages de personnes qui ont préféré fuir leurs logements proches du centre-ville pour se réfugier dans les quartiers ou villages plus calmes - Bandrani, Mirontsi, Hombo", a déclaré à l'AFP Anaïs Greusard, expatriée française.
Ailleurs dans la ville, où un couvre-feu nocturne est en vigueur, la situation semblait être redevenue normale même si les habitants souffrent de pénuries. "Les difficultés semblent concentrées au centre-ville, dans la médina et autour, même si le quartier de Pagé n'a plus d'eau ni d'électricité non plus depuis deux jours", a décrit Mme Greusard.
"Nous avons entendu de grosses explosions hier soir (mercredi) et aussi pas mal de tirs très tôt ce matin (jeudi). J'ai recueilli plusieurs témoignages de personnes qui ont préféré fuir leurs logements proches du centre-ville pour se réfugier dans les quartiers ou villages plus calmes - Bandrani, Mirontsi, Hombo", a déclaré à l'AFP Anaïs Greusard, expatriée française.
Ailleurs dans la ville, où un couvre-feu nocturne est en vigueur, la situation semblait être redevenue normale même si les habitants souffrent de pénuries.
"Les difficultés semblent concentrées au centre-ville, dans la médina et autour, même si le quartier de Pagé n'a plus d'eau ni d'électricité non plus depuis deux jours", a décrit Mme Greusard.
"On manque de tout, mais c'est surtout l'eau. Le manque d'eau est intenable. Cela fait quatre jours qu'on n'a pas d'eau," a déclaré à l'AFP une habitante de Mutsamudu sous couvert de l'anonymat.
L'aéroport était accessible normalement et des vols commerciaux étaient opérés par la compagnie comorienne AB Aviations.
Des journalistes de l'AFP arrivés d'ailleurs jeudi après-midi par avion ont trouvé le centre de Mutsamudu, -habituellement très vivant - avec des rues désertes plongées dans l'obscurité, dont les commerces avaient les rideaux baissés.
Aucun tir n'était audible en début de soirée.
Les forces de l'ordre ont dit leur détermination à "mettre fin à cette situation le plus vite possible", selon le ministre de l'Intérieur, Mohamed Daoudou.
"Renverser le gouvernement"
Les opposants semblaient, eux, décidés à tenir leurs positions, à en croire un responsable politique comorien à Mayotte (France) où il a demandé l'asile politique. "Les citoyens révoltés (...) n'ont pas pour but de cesser le feu" et comptent renverser "le colonel" Azali Assoumani, a affirmé à l'AFP Ahmed Samir, secrétaire régional de l'Union pour le développement des Comores (UPDC).Selon lui, une quarantaine d'hommes mènent la lutte armée. Des témoins avaient décrit les jours précédents des hommes encagoulés et équipés d'armes automatiques.
Depuis le début de la crise lundi, les autorités ont donné un bilan d'au moins trois morts. Des témoins ont fait état de plusieurs blessés.
A Mayotte, île française proche, deux personnes originaires d'Anjouan sont arrivées sur une plage dans la nuit de mercredi à jeudi à bord d'une embarcation, l'une grièvement blessée par balle.
Les autorités accusent le parti Juwa, de l'opposant et ancien président de l'archipel Abdallah Sambi, originaire d'Anjouan, d'être à l'origine des violences qui ont éclaté quand les manifestants ont érigé des barricades et que les forces de l'ordre les ont démantelées.
Les partis d'opposition, qui accusent le président de se comporter en dictateur "de république bananière", renvoient la responsabilité de la situation au gouvernement.
Climat politique dégradé
Le climat politique s'est dégradé aux Comores depuis le référendum constitutionnel du 30 juillet dernier. Ce scrutin aux allures de plébiscite (92,74% de oui) a renforcé les pouvoirs du président Assoumani, notamment en l'autorisant à accomplir deux mandats successifs au lieu d'un.Depuis 2001, la présidence était attribuée tous les cinq ans à un représentant de l'une des trois îles du pays (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli). Il était ainsi prévu qu'Anjouan prenne la prochaine présidence.
Mais Azali Assoumani, ex-putschiste élu en 2016, a annoncé son intention d'organiser un scrutin présidentiel anticipé l'an prochain, ce qui lui permettrait de remettre les compteurs électoraux à zéro et de régner sur l'archipel, en cas de victoire, jusqu'en 2029.
"Si Assoumani se présente aux élections en 2019 comme cela en prend le chemin, il y a peu de chances que le pouvoir passe à Anjouan comme cela aurait été le cas selon le système de rotation" de la présidence, estime Jane Morley, analyste à la Fitch Solutions Risk Consultancy.
Depuis le référendum des dizaines d'adversaires du chef de l'Etat, qui ont boycotté le scrutin de juillet, ont été arrêtés, dont Abdallah Sambi, inculpé dans une affaire de corruption et assigné depuis cinq mois à résidence à Moroni.
Quant au ministère français des Affaires étrangères, il a indiqué jeudi que "des consignes de prudence ont été données à nos ressortissants vivant à Anjouan et aux Français de passage", mais que "aucune évacuation n'est envisagée à ce stade".