Comores : manifestation de soutien aux Comoriens de Mayotte

(GUY BOUCHET / PHOTONONSTOP / AFP)
Près de 200 personnes ont manifesté samedi à Moroni, la capitale des Comores, en soutien aux Comoriens installés à Mayotte et victimes, selon eux, d'une stigmatisation.
Quelque 200 personnes ont dénoncé samedi à Moroni la stigmatisation dont sont à leurs yeux victimes leurs compatriotes comoriens résidant sur l'île française voisine de Mayotte, ont constaté des journalistes de l'AFP.


"Exactions"

Réunis à l'appel de plusieurs organisations de la société civile et d'artistes, les manifestants se sont réunis place de l'Indépendance, au centre de la capitale comorienne, en brandissant des pancartes "Non aux exactions à Mayotte contre les Comoriens".

Mayotte est paralysée depuis un mois par un mouvement de contestation sociale largement nourri par l'immigration clandestine constante en provenance des Comores, où le revenu moyen par habitant est treize fois inférieur à celui du département français.

Selon des statistiques officielles françaises, les natifs de l'archipel représentaient en 2015 42% de la population mahoraise, qui les accuse de tous les maux. Pour tenter de faire baisser la pression sociale, les autorités de Mayotte ont procédé à plusieurs centaines d'expulsions de personnes en situation irrégulière en direction des Comores. En riposte, les autorités de Moroni ont décidé de refuser d'accueillir sur leur sol leurs citoyens refoulés.


Réduire la pauvreté

"Nous voulons montrer notre solidarité envers nos frères et soeurs victimes d'exactions à Mayotte, mais aussi passer un message fort aux autorités comoriennes et aux autorités françaises comme quoi ce qui se passe à Mayotte est de leur responsabilité", a déclaré un manifestant, Aithi Ahmed Djalim.

"Leur responsabilité, c'est de réduire la pauvreté aux Comores", a renchéri une autre, Fatouma Eliasse, "il faut plus d'emplois et s'occuper de l'éducation et de la santé". Le produit intérieur brut (PIB) par habitant des Comores est 13 fois plus faible qu'à Mayotte.