Des milliers de professionnels de santé ont répondu à l'appel à manifester dans les rues de Paris contre la crise de l'hôpital public. Un secteur sujet à un grand malaise depuis plusieurs mois. Dans le cortège, de nombreux ultramarins qui crient leur colère et leur honte.
Marie-Camille Risal travaille en psychiatrie et espère vraiment "faire connaître" la situation des hôpitaux publics. "Ça ne va pas du tout [...]. On n'arrive plus à soigner, nous gardons les malades et ce n'est pas notre métier", raconte-t-elle. "Les moyens diminuent, les soignants diminuent mais pas les directeurs", ajoute, irritée, Cynthia Elisabeth Marie-Françoise, infirmière de Martinique.
🔴Medecins, infirmiers, aides-soignants... À Paris, le personnel des hôpitaux manifeste pour exiger davantage de moyens pour la santé et l’#hopitalpublic . Témoignages d’une aide-soignante et d’une infirmière de #Martinique dans le cortège ⤵️ pic.twitter.com/q5ON2aDi0C
► Grégory Rodride : "C'est encore plus difficile pour une personne qui vient des Outre-mer"
"On nous force à faire de nos patients des numéros", déplore Grégory Rodride, aide soignant en imagerie médicale. Lui aussi originaire des Antilles, il dit être venu à la manifestation pour "représenter les Outre-mer" : "C'est encore plus difficile pour une personne qui vient des Outre-mer parce qu'on quitte notre région et, quand on arrive, on doit tout recommencer à zéro. Et tout ce qui a été fait pour aider ces gens qui viennent de tous les horizons est en train d'être enlevé."
► Rolande Saint-Maximin : mobiliser les Antillais
C'est le message que veut également faire passer Rolande Saint-Maximin, employée de la mairie de Paris. Guadeloupéenne, elle souhaite profiter de la manifestation à Paris pour faire passer un message concernant le CHU de Guadeloupe, très mal en point après un incendie en 2017. Elle appelle les Antillais à "se bouger" : "Les Antillais doivent se mobiliser aussi parce que ça va très mal ! Ce matin nous avions une manifestation [pour les congés bonifiés, NDLR] et il y avait à peine 200 personnes. Mais là cet après-midi, ils sont là et ça me fait plaisir de voir beaucoup d'Antillais."
► Victor Pecome : "La santé n'est pas une marchandise"
Parmi eux, Victor Pecome, venu de la Martinique il y a plus de 30 ans pour travailler à l'AP-HP. Il ne reconnaît plus son environnement de travail et condamne la mise en place d'un "hôpital-entreprise" : "Il faut arrêter avec ça, la santé n'est pas une marchandise". Comme beaucoup de ses collègues présents ce jour, Victor demande à "travailler dans de bonnes conditions".