Congés bonifiés, surrémunération, audiovisuel public : Emmanuel Macron esquisse des réformes sur des dossiers sensibles [Encadré]

Lors de son discours à l'occasion de l'occasion du Livre bleu Outre-mer, le chef de l'Etat a évoqué plusieurs dossiers sensibles en esquissant des réformes sur les congés bonifiés, la surrémunération des fonctionnaires et l'audiovisuel public. 

Congés bonifiés

Le chef de l'Etat a confirmé ce qu'il avait déjà dit lors de son déplacement en Guyane en octobre 2017 : les congés bonifiés vont être réformés.

Les ministres auront à mettre en oeuvre cette réforme qui sera effective en 2020 pour ceux qui sont fonctionnaires. Avec un principe simple : les congés seront moins longs, mais tous les deux ans. 

-Emmanuel Macron, président de la République


Surrémunération et vie chère

Le chef de l'Etat a également évoqué les questions sensibles de la vie chère et de la surrémunération dans les Outre-mer : 

Ayons cette lucidité collective de dire que nous avons organisé la vie chère. Nous l'avons fait par une politique de surrémunération.

Je ne propose pas -et c'était un engagement de campagne- à ce stade d'y revenir.

Mais à un moment donné, nous devrons collectivement, et ça devra venir de vous, proposer d'en sortir. Parce que c'est la surrémunération des uns qui crée la pauvreté des autres. Soyons lucides.

-Emmanuel Macron, président de la République

©la1ere


Audiovisuel public

Alors que la suppression de France Ô a été évoquée par la ministre de la Culture et que la Délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale a voté hier unanimement une motion de soutien au maintien de France Ô sur la TNT, le chef de l'Etat a plaidé pour une réforme profonde de l'audiovisuel public pour les Outre-mer.

Il y aura un débat, une concertation sur France Ô. Il s'agit de ne pas être indûment conservateur. Il faut faire évoluer les choses. Est-ce que ça marche bien aujourd'hui ? Est-ce qu'on pense que l'audiovisuel public donne toute sa place à l'Outre-mer ? Est-ce qu'il y a suffisamment de gens qui regardent France Ô ? Non, je vous le dis franchement, ce n'est pas vrai (...)

Les antennes locales doivent être maintenues (...) Le doublon est ridicule aujourd'hui. Il faut faire un choix : veut-on des antennes locales avec plus de décrochages dans les grandes chaînes et pas dans une périphérie ? Dans ce cas il faut plus de décrochages ultramarins sur France 3 et sur France 2. C'est le vrai débat. Mais n'ayons pas un débat hypocrite qui consiste à dire : comme personne ne veut faire un décrochage sur l'audiovisuel public noble, on a créé un audiovisuel public national périphérique qui s'appelle France Ô. Personne n'en est vraiment content mais on le garde comme ça car c'est un système de reconnaissance. Cela n'est pas satisfaisant. 

-Emmanuel Macron, président de la République