Le Conseil de sécurité a adopté mardi, par treize voix et deux abstentions, une résolution créant une mission politique de l'ONU en Haïti (Binuh) qui succédera en octobre à son opération de police Minujusth.
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La République dominicaine et la Chine se sont abstenues, estimant que le mandat n'était pas assez robuste alors que la situation politique, économique et sociale du pays continue d'être "précaire", selon le jugement de l'ambassadeur dominicain José Singer. Pékin a aussi regretté un mandat manquant de consistance. La République dominicaine partage avec Haïti l'île d'Hispaniola dans les Caraïbes.
La Minujusth est déployée en Haïti depuis octobre 2017. Elle a succédé à une mission de Casques bleus (Minustah) créée en 2004 après l'éviction du président Jean-Bertrand Aristide sous la pression d'une insurrection armée et d'une révolte populaire.
Mission Binuh
Rédigée par les Etats-Unis, la résolution crée la mission Binuh (Bureau intégré des Nations unies en Haïti) à compter du 16 octobre 2019. Elle sera dirigée par un représentant spécial du secrétaire général. Le mandat adopté prévoit un travail de conseil auprès des autorités haïtiennes pour une bonne gouvernance et pour les aider à tenir des élections libres, justes et transparentes. Le mandat prévoit aussi de continuer à aider Haïti dans les domaines de la police, de la justice, du système pénitentiaire, des droits humains et de la lutte contre la violence.Un groupe de 30 agents
Le groupe de l'ONU chargé de l'aide à la police et des services pénitentiaires comprendra au maximum 30 agents, prévoit la résolution. Selon des diplomates, les négociations du texte ont donné lieu à un bras de fer entre les Etats-Unis et leurs partenaires au Conseil, Washington contre leur avis cherchant à créer la plus petite mission politique possible.Les Etats-Unis critiqués
Les Etats-Unis considèrent qu'il revient désormais aux autorités haïtiennes d'endosser les responsabilités assurées jusqu'à présent par l'ONU. Plusieurs pays (Pérou, Allemagne, France...) ont critiqué mardi le refus des Etats-Unis d'accepter une mention dans le texte soulignant la vulnérabilité de Haïti au changement climatique. "Le Bureau intégré des Nations unies en Haïti va entamer sa mission dans un contexte difficile et il est, hélas, à craindre que la situation extrêmement volatile ne se détériore dans les semaines et mois à venir", a déclaré l'ambassadrice française adjointe auprès de l'ONU Anne Gueguen.La Minujusth est déployée en Haïti depuis octobre 2017. Elle a succédé à une mission de Casques bleus (Minustah) créée en 2004 après l'éviction du président Jean-Bertrand Aristide sous la pression d'une insurrection armée et d'une révolte populaire.