Coronavirus: l'armée française installera dix lits de réanimation à Mayotte

L'armée française a commencé de démonter l'hôpital de campagne déployé à Mulhouse (Haut-Rhin), qui n'accueille désormais plus de malades du coronavirus, pour déployer dix lits de réanimation à Mayotte, a confirmé lundi, Florence Parly, la ministre des Armées.
L'Elément militaire de réanimation (EMR) du Service de santé des armées (SSA) "sera entièrement démonté d'ici le 21 mai", a indiqué Florence Parly devant la commission Défense de l'assemblée nationale, évoquant "la fin d'une étape". Sur les trente lits que pouvaient accueillir l'EMR pour soulager les hôpitaux du Grand Est,
 

Dix lits de réanimation seront déployés au sein de l'hôpital de Mayotte et seront acheminés par deux rotations d'A400 M d'ici la fin du mois mai
Florence Parly, ministre des Armées 


Faible offre sanitaire 

Ces déclarations confirment l'annonce vendredi par la ministre des Outre-mer Annick Girardin que des "moyens supplémentaires" allaient être envoyés à Mayotte. Vendredi, l'archipel comptait 890 cas déclarés, 11 décès, 35 personnes hospitalisées (dont 9 en réanimation). Mais le territoire, où 82% de la population vit sous le seuil de pauvreté, est fragilisé par une faible offre sanitaire.

Constitué à partir d'éléments habituellement utilisés lors d'opérations extérieures pour des actes de soins de chirurgie de combat, le déploiement de l'EMR dans l'Est était une première sur le territoire national pour soigner des malades civils en situation de détresse respiratoire aiguë dans le cadre de l'épidémie de coronavirus, dont le Haut-Rhin a constitué un des principaux foyers français.

La directrice de l'Autorité régionale de santé (ARS) à Mayotte, l'ancienne ministre Dominique Voynet, avait d'ailleurs souligné jeudi que l'archipel, "à contre-temps" de la métropole, avait "besoin des mesures déployés en Alsace il y a deux mois".