Le Brésil est engagé dans une course contre la montre à l'approche du pic de la pandémie de coronavirus, certains hôpitaux étant déjà au bord de la saturation et manquant cruellement de personnel, de respirateurs, de masques.
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Dans ce pays aux dimensions continentales de 210 millions d'habitants, la population semble respecter de moins en moins les règles de distanciation sociale qui retarderait le pic et donnerait un peu d'air à un système de santé précaire. Les gouverneurs de la plupart des États ont pris des mesures plus ou moins strictes, mais le président d'extrême droite Jair Bolsonaro ne cesse de remettre en cause le confinement.
Le dernier bilan officiel fait état de plus de 25.000 cas confirmés et 1.532 décès. Mais la plupart des spécialistes considèrent ces chiffres largement sous-estimés, le Brésil étant un des pays les moins actifs en termes de dépistage. Les autorités sanitaires de l'Etat de Sao Paulo, le plus peuplé du pays, prévoient même 111.000 morts sur six mois, presque autant que le total de décès dans le monde entier à ce jour.
Le gouverneur de Rio de Janeiro, Wilson Witzel, lui-même contaminé par le coronavirus, craint que son Etat soit à court de respirateurs dès le 28 avril. L'Etat d'Amazonas (nord), où vivent de nombreuses populations indigènes particulièrement vulnérables, est déjà au bord de la saturation. La seule unité de soins intensifs, située dans la capitale Manaus, ne dispose que de 50 lits, pour un territoire grand comme quatre fois l'Allemagne et peuplé de près de quatre millions d'habitants.
"La courbe (des infections) à Manaus est très proche de la limite de capacité du système de santé. Nous essayons de repousser cette limite en augmentant cette capacité", a expliqué samedi Joao Gabbardo, numéro 2 du ministère de la Santé. Un hôpital de campagne a été inauguré cette semaine à Manaus et d'autres ont été construits dans tout le pays, certains même dans des stades de football.
"Je préfère ne pas y penser", confie-t-elle à l'AFP. "C'est trop stressant. On pense à tous les gens qui vont mourir ici et aux inégalités face au virus. Les plus pauvres, ceux qui vivent dans les favelas seront bien plus touchés que les riches". À Rio, près d'un quart de la population, soit 1,5 million de personnes, vit dans des favelas aux habitations souvent insalubres et bâties parfois à flanc de colline, juste au-dessus des quartiers aisés.
Le chef de l'Etat n'a cessé de minimiser le virus, qu'il a qualifié jusqu'à récemment de "petite grippe" et de condamner l'impact économique du confinement. À Sao Paulo, le taux de confinement, mesuré à partir du signal des téléphones mobiles, a baissé à 47% la semaine dernière, loin de l'objectif de 70% fixé par les autorités locales. Des chiffres qui inquiètent fortement Mme Veloso. "Le confinement est le seul moyen d'éviter la saturation de notre système de santé", conclut-elle.
Le dernier bilan officiel fait état de plus de 25.000 cas confirmés et 1.532 décès. Mais la plupart des spécialistes considèrent ces chiffres largement sous-estimés, le Brésil étant un des pays les moins actifs en termes de dépistage. Les autorités sanitaires de l'Etat de Sao Paulo, le plus peuplé du pays, prévoient même 111.000 morts sur six mois, presque autant que le total de décès dans le monde entier à ce jour.
"Repousser les limites"
Au moins cinq hôpitaux de Sao Paulo ont déjà leurs lits de soins intensifs occupés à 70% par des patients atteints de Covid-19. La proportion ne cesse d'augmenter. Une étude menée par des chercheurs de l'Université de Minas Gerais (UFMG) et d'Harvard a montré que le système de santé municipal pourrait se voir saturé dès le 19 avril si des mesures de confinement plus strictes ne sont pas adoptées.Le gouverneur de Rio de Janeiro, Wilson Witzel, lui-même contaminé par le coronavirus, craint que son Etat soit à court de respirateurs dès le 28 avril. L'Etat d'Amazonas (nord), où vivent de nombreuses populations indigènes particulièrement vulnérables, est déjà au bord de la saturation. La seule unité de soins intensifs, située dans la capitale Manaus, ne dispose que de 50 lits, pour un territoire grand comme quatre fois l'Allemagne et peuplé de près de quatre millions d'habitants.
"La courbe (des infections) à Manaus est très proche de la limite de capacité du système de santé. Nous essayons de repousser cette limite en augmentant cette capacité", a expliqué samedi Joao Gabbardo, numéro 2 du ministère de la Santé. Un hôpital de campagne a été inauguré cette semaine à Manaus et d'autres ont été construits dans tout le pays, certains même dans des stades de football.
"Inégalités face au virus"
À Rio, l'Institut d'Infectiologie Evandro Chagas, hôpital de référence de lutte contre le coronavirus, est en train de construire en toute hâte une annexe de fortune avec 200 lits de soins intensifs. Le personnel est déjà épuisé et à court d'équipements de protection. La directrice, Valdilea Veloso, craint que la pénurie de masques et de respirateurs n'entraîne des conséquences dramatiques au moment du pic de la pandémie."Je préfère ne pas y penser", confie-t-elle à l'AFP. "C'est trop stressant. On pense à tous les gens qui vont mourir ici et aux inégalités face au virus. Les plus pauvres, ceux qui vivent dans les favelas seront bien plus touchés que les riches". À Rio, près d'un quart de la population, soit 1,5 million de personnes, vit dans des favelas aux habitations souvent insalubres et bâties parfois à flanc de colline, juste au-dessus des quartiers aisés.
Non-respect du confinement
Au Brésil, les mesures de confinement sont moins strictes qu'en Europe ou dans des pays voisins comme l'Argentine, faute de coercition pour forcer les habitants à rester chez eux. Il n'est pas rare de voir des surfeurs sur les plages à Rio et des manifestants anticonfinement se rassemblent à Sao Paulo pour afficher leur soutien au président Bolsonaro.Le chef de l'Etat n'a cessé de minimiser le virus, qu'il a qualifié jusqu'à récemment de "petite grippe" et de condamner l'impact économique du confinement. À Sao Paulo, le taux de confinement, mesuré à partir du signal des téléphones mobiles, a baissé à 47% la semaine dernière, loin de l'objectif de 70% fixé par les autorités locales. Des chiffres qui inquiètent fortement Mme Veloso. "Le confinement est le seul moyen d'éviter la saturation de notre système de santé", conclut-elle.