Coronavirus : des vaccins testés en Australie

Deux tests de vaccin potentiels ont été lancés en Australie, avec l'aval de l'Organisation Mondiale de la Santé. Bien que les progrès soient rapides, il faudra attendre au moins 18 mois avant qu'ils soient livrables aux patients. 
Certains pontes de la médecine se déchirent autour des traitements du covid-19 : chloroquine, remdesivir,… D’autres sont dans la course alternative : celle de la vaccination. Près de Melbourne, l’Agence Scientifique Nationale Australienne a lancé les tests de deux vaccins potentiels, avec l’aval de l’OMS (l’organisation mondiale de la santé).

L’un est produit par l’université d’Oxford, l’autre par la société américaine Inovio Pharmaceuticals. Ils ont été administrés à des furets. Ces mammifères contractent le covid-19 de la même façon que les humains. Selon l’Organisation de la Recherche Scientifique et Industrielle du Commonwealth (CSIRO) d’Australie, ce seront les premiers essais précliniques complets de vaccins à utiliser un modèle animal.
 

Des progrès très rapides...

Cette étape cruciale a été atteinte en un temps record. Le rythme des travaux est "remarquable" selon Rob Grenfell, directeur de la santé au CSIRO : "Généralement, cela prend un à deux ans pour arriver à cette phase (tests précliniques sur animaux, NDLR) et nous y sommes parvenus en huit semaines environ."

Une phase qui devrait durer trois mois. Mais l’un des vaccins pourrait être testé sur l’homme d’ici la fin du mois, ou début mai.
 

...mais des "défis techniques"

Cependant, en théorie, il y a peu de chances que l’on puisse vacciner le grand public avant la fin de l’an prochain, comme l’explique Rob Grenfell :  "Nous maintenons l’hypothèse optimiste de 18 mois pour la livraison du vaccin aux consommateurs en général. Maintenant, cela peut bien sûr changer. Il y a beaucoup de défis techniques à relever."
 

Des recherches de pointe sécurisées

Les tests actuels précliniques portent sur l’efficacité globale du vaccin. Et notamment sur son mode d’administration : injection intramusculaire ou inhalation nasale. Le CSIRO est le premier organisme non chinois à avoir développé une version cultivée en laboratoire du virus permettant ces essais. Ils se déroulent à l’AAHL, le Laboratoire Australien de la Santé Animale. Ce centre est connu notamment pour avoir créé un vaccin contre l’hendra virus qui tuait certains chevaux et pouvait se transmettre aux humains.

Le laboratoire est classé P4. Ce niveau de biosécurité lui permet d’étudier les micro-organismes hautement pathogènes. Les conditions de sécurité y sont draconiennes. D’autant qu’on travaille actuellement 24h/24, 7 jours/7 sur le covid-19.
 

Autres recherches

En Australie même, d’autres tentatives sont menées. Par exemple la vaccination de 4000 personnels soignants avec le BCG (Bacille Calmette-Guérin), le traditionnel vaccin contre la tuberculose. Il accroitrait les défenses de l’organisme et lui permettrait d’affronter plus efficacement le coronavirus.

Et dans le monde, en tout, une vingtaine de vaccins contre le Covid-19 sont actuellement à l’étude. Pour aller plus vite, certains brûlent même des étapes (contrairement à ce qui se passe avec le CSIRO), risquant de provoquer le doute sur l’intérêt de leurs productions.

Ces vaccins potentiels sont généralement le fruit d’une collaboration entre plusieurs organisations, mêlant secteurs publics et privés, parfois de pays différents.