Coronavirus : la gauche brésilienne réclame le départ de Bolsonaro

Les principales personnalités de la gauche brésilienne ont publié lundi un manifeste demandant au président d'extrême droite Jair Bolsonaro de démissionner, le jugeant "irresponsable" face à la crise du coronavirus.
 
"Ça suffit! Bolsonaro est plus qu'un problème politique, il est devenu un problème de santé publique (...) Il devrait démissionner", peut-on lire dans le texte signé notamment par Fernando Haddad et Ciro Gomes, arrivés respectivement deuxième et troisième de la présidentielle d'octobre 2018.
    

"Irresponsable"

Jair Bolsonaro a suscité une avalanche de critiques, jusque dans son propre camp, en remettant en cause les mesures de confinement prises par les gouverneurs de la plupart des Etats brésiliens pour tenter d'endiguer la pandémie de Covid-19. "Dans notre pays, la situation d'urgence est aggravée par un président de la République irresponsable. Jair Bolsonaro est le plus grand obstacle à la prise de décisions urgentes pour réduire l'avancée de la contamination, sauver des vies et assurer des revenus aux familles et aux entreprises", poursuit le manifeste des personnalités de gauche. 

"Bolsonaro ne peut pas continuer à gouverner le Brésil (...). Il commet des crimes, diffuse de fausses informations, ment et encourage le chaos, profitant du désespoir de la population la plus vulnérable", souligne le texte, signé également par Sonia Guajajara, ex-candidate à la vice-présidence et coordinatrice de Assemblée des Peuples Indigènes du Brésil (APIB). Depuis le début de la semaine dernière, Jair Bolsonaro ne cesse de minimiser la pandémie et de critiquer les mesures de confinement, qui selon lui risquent de provoquer "le chaos" en raison de leur impact économique.
 

4 256 cas, 136 décès    

Vendredi, l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) a accusé le gouvernement de "jouer avec la vie de millions de personnes". Lundi matin, Jair Bolsonaro a répété que "si les emplois continuent à être détruits", le Brésil risque d'être en proie au "chaos, à la faim et à la misère (...), terreau fertile de profiteurs qui s'accaparent le pouvoir". "Il suffit de voir ce qui s'est passé au Venezuela, les opportunistes risquent d'arriver au pouvoir et de ne pas le quitter", a-t-il insisté.
    
D'après le dernier bilan du ministère de la Santé, le Brésil, pays de 210 millions d'habitants, comptait 4 256 cas de coronavirus, dont 136 décès. Dimanche, le chef de l'Etat avait déclaré qu'il fallait affronter le virus "comme un homme, pas comme un gamin", avant de lancer: "C'est la vie, on va tous mourir un jour". Il était allé à la rencontre de Brésiliens, au mépris des consignes de distanciation sociale.