Patrick Karam, ex-président du CREFOM, mécontent de la gestion de la crise par l’ARS et l’APHP attaque en justice ces deux organismes. Il démissionne de la vice-présidence de la région Ile-de-France. Le Tribunal administratif doit se prononcer ce vendredi.
Un coup de gueule en pleine crise du coronavirus. Le Guadeloupéen Patrick Karam, vice-président du conseil régional d'Ile-de-France, chargé de la jeunesse, des sports et de la vie associative, a décidé d’agir en justice contre deux instances sanitaires, l’ARS (Agence régionale de santé) et l’APHP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris).
Sa colère et son incompréhension par rapport à la gestion de la crise l’ont conduit à engager un référé devant le tribunal administratif dont l’audience est prévue ce vendredi.
Selon Patrick Karam, l'ARS et l'AP-HP ne jouent pas leur rôle dans "la mise à disposition de tous les Franciliens de masques, la mise en place de tests de détection en nombre suffisant afin de confiner les malades ignorant leur contagiosité, l'achat massif de respirateurs et la mise à disposition de tous des traitements possiblement curatifs", a-t-il insisté dans un communiqué.
Le Guadeloupéen a donc décidé d’un référé engagé avec son avocat maître Bernard Benaiem, devant le Tribunal administratif "demandant que l'ARS Ile-de-France et l'AP-HP assument dans les plus brefs délais leurs missions premières dans la crise sanitaire que nous traversons aujourd'hui", précise-t-il dans son communiqué publié jeudi après-midi.
Quelque soit la décision de la justice, l’ancien président du CREFOM qui reste élu de la Région Ile-de-France entend créer un regroupement de politiques pour imposer à l’Etat "une obligation de faire".
Démission
La veille, il a prévenu la présidente de la région, Valérie Pécresse, de son action et il a démissionné de son mandat de vice-président. Patrick Karam, l’ex-président fondateur du CREFOM (Conseil représentatif des Français d'Outre-mer) est connu pour ne pas mâcher ses mots.Sa colère et son incompréhension par rapport à la gestion de la crise l’ont conduit à engager un référé devant le tribunal administratif dont l’audience est prévue ce vendredi.
"Révolté"
"Je me décharge dès aujourd'hui du suivi d'une partie des commandes de masques que je gérais avec mon réseau de chefs d'entreprise chinois", a indiqué l'élu, qui se dit "révolté" par les "multiples défaillances de l'État de ses bras armés", dans la gestion de la crise du coronavirus.Selon Patrick Karam, l'ARS et l'AP-HP ne jouent pas leur rôle dans "la mise à disposition de tous les Franciliens de masques, la mise en place de tests de détection en nombre suffisant afin de confiner les malades ignorant leur contagiosité, l'achat massif de respirateurs et la mise à disposition de tous des traitements possiblement curatifs", a-t-il insisté dans un communiqué.
Réaction de Valérie Pécresse
Invitée ce vendredi 3 avril de France Info, la présidente de la région Île-de-France explique qu'il s'agit d' une "initiative personnelle de sa part [...]en pleine crise sanitaire, alors qu'il faut sauver des vies, notre rôle c'est d'agir et certainement pas de polémiquer".Démission de Patrick Karam de son poste de vice-président de l'Île-de-France : "C'est une initiative personnelle de sa part [...]en pleine crise sanitaire, alors qu'il faut sauver des vies, notre rôle c'est d'agir", défend Valérie Pécresse, la présidente de la région pic.twitter.com/4x5BsAcqft
— franceinfo (@franceinfo) April 3, 2020
"Insupportable"
Contacté par Outre-mer la 1ère, Patrick Karam ajoute : "Je vois des gens tomber autour de moi, beaucoup d’Ultramarins. Ça a fini par devenir insupportable. Si on est riche et puissant, on vous trouve un masque. Si vous êtes un citoyen "lambda", je vous mets au défi d’avoir un masque et c’est pareil pour les tests".Le Guadeloupéen a donc décidé d’un référé engagé avec son avocat maître Bernard Benaiem, devant le Tribunal administratif "demandant que l'ARS Ile-de-France et l'AP-HP assument dans les plus brefs délais leurs missions premières dans la crise sanitaire que nous traversons aujourd'hui", précise-t-il dans son communiqué publié jeudi après-midi.
"Cataclysme"
Patrick Karam ajoute que son action a été motivée par la situation dans les Outre-mer. "Si jamais la pandémie devait prendre la même tournure que dans l’Ile-de-France, ce serait en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion ou à Mayotte, un véritable cataclysme".Quelque soit la décision de la justice, l’ancien président du CREFOM qui reste élu de la Région Ile-de-France entend créer un regroupement de politiques pour imposer à l’Etat "une obligation de faire".