Coronavirus : le tribunal administratif de La Réunion rejette un recours de la députée Ericka Bareigts contre l'État

Ericka Bareigts, députée de La Réunion.
Le tribunal administratif a rejeté lundi un recours de l'ancienne ministre des Outre-mer et députée de Saint-Denis, Ericka Bareigts, qui enjoignait "le préfet et la directrice de l'ARS à prendre toutes les mesures réglementaires qu'impose l'urgence sanitaire découlant de l'épidémie de Covid-19". 
Le référé déposé mercredi par l'ancienne ministre était aussi signé par la fédération des médecins de France de La Réunion, l'Union régionale des personnels pénitentiaires, des médecins libéraux et des infirmiers.
La juridiction administrative a rejeté le recours au motif que "les moyens mis en oeuvre dans les Outre-mer, et en l’espèce à La Réunion, répondent aux mêmes critères que ceux mis en place dans l'Hexagone" tant en matière de "réapprovisionnement des masques" destinés aux soignants, qu'en matière de dépistage du Covid-19.
 

"Situation de pénurie"

"Le tribunal prend en considération la réalité au niveau national sans prendre en considération la spécificité locale" en l'occurrence "le retard pris à La Réunion et (...) un approvisionnement en masques insuffisant", a déploré Me Mihidoiri Ali, l'un des avocats du collectif auteur du référé. "On est depuis trois semaines confinés dans une situation de pénurie qui ne répond pas aux besoins de la population locale et c'est regrettable", a-t-il ajouté.

Les avocats et leurs clients vont "se concerter pour décider si un appel sera déposé devant le conseil d'Etat".
Selon le bilan de l'Agence régionale de santé lundi, La Réunion recense 349 cas avérés de coronavirus depuis le signalement du premier malade le 11 mars. Quatre patients sont en réanimation.
 

D'autres actions similaires en Outre-mer

Plusieurs actions ont déjà été intentées devant des tribunaux administratifs en Outre-mer. Fin mars, le syndicat guadeloupéen UGTG emmené par Elie Domota, a obtenu du tribunal administratif de Basse-Terre en Guadeloupe qu'il ordonne à l'Agence régionale de santé et au CHU de l'archipel de commander "en nombre suffisant" des tests de dépistage du Covid-19 et des doses de traitement. Mais le conseil d'Etat a invalidé cette décision samedi, jugeant qu'il n'y avait pas "une atteinte grave à une liberté fondamentale".

Le tribunal administratif de Martinique a lui rejeté jeudi une demande de plusieurs syndicats et associations de Martinique d'un dépistage systématique de la population martiniquaise.