Le décret présenté aujourd'hui en Conseil des ministres affirme que "compte tenu des capacités hospitalières de ces territoires et de la couverture vaccinale de leur population, la vague épidémique actuelle de covid-19 constitue une catastrophe sanitaire mettant en péril (...) la santé de la population (...)". La Réunion et la Martinique sont placées en état d'urgence sanitaire depuis le 27 décembre.
En Guadeloupe par exemple, au 4 janvier, le taux d'incidence, indicateur qui sert à mesurer la circulation de l'épidémie, est de 1820, en hausse de 549% sur les sept derniers jours, selon le décret. Le département et région, frappé de plein fouet en juillet-août par la quatrième vague de Covid-19, est secoué depuis un mois et demi par une contestation sociale, notamment contre l'obligation vaccinale des soignants et pompiers.
Pression hospitalière
Seulement 40% de la population de l'île a reçu au moins une dose de vaccin fin 2021, et 31% de celle de Guyane. "Avec ce niveau de couverture vaccinale, les risques de développer des formes graves de la maladie sont fortement majorés et pourraient conduire rapidement à une saturation des structures hospitalières sur les différents territoires concernés", note le texte présenté en Conseil des ministres.
La pression hospitalière est déjà "très forte en Guyane, où le taux d'occupation des lits de réanimation est supérieur à 190% de la capacité initiale". Il est "proche des 80%" en Guadeloupe, "alors même que la situation dans l'Hexagone", touché par la déferlante Omicron, "limite significativement les capacités d'envoi de renforts ou l'organisation d'évacuations sanitaires". L'état d'urgence sanitaire décrété "permettra aux préfets de prendre des mesures d'interdiction de déplacement hors du domicile".