"Notre pays connaît aujourd'hui une épidémie à deux vitesses", a résumé le porte-parole à l'issue du conseil des ministres, en annonçant l'adoption d'un projet de loi pour proroger l'état d'urgence sanitaire après le 30 septembre "dans l'ensemble de ces territoires d'outre-mer". Ce régime d'état d'urgence "pourra durer jusqu'au 15 novembre", a-t-il indiqué.
Gabriel Attal a souligné les effets positifs des confinements stricts, qui ont "permis de freiner l'épidémie, notamment dans les Antilles, où les taux d'incidence ont sensiblement diminué ces derniers jours". Pour autant, "la vaccination reste trop faible" en Outre-mer et, "même si elle a tendance à progresser, la situation demeure extrêmement inquiétante", a dit M. Attal, en citant le cas des hôpitaux antillais "encore sous très haute tension".
Dans l'Hexagone, le salut du vaccin
Déjà 1.500 soignants sont partis de l'Hexagone depuis cet été pour aider à combattre l'épidémie outre-mer, a-t-il rappelé. "Le drame que vivent la Martinique et la Guadeloupe, la métropole l'aurait connu sans vaccin", a assuré M. Attal. Selon lui, l'Hexagone a pu "encaisser le choc du variant Delta grâce au sursaut vaccinal de l'été" avec un rythme de vaccination "exceptionnel", qui "nous permettra d'atteindre l'objectif des 50 millions de primo-vaccinés dans les prochains jours".
Dans l'Hexagone, le taux d'incidence est "en diminution dans toutes les régions et dans toutes les tranches d'âge", notamment sur le littoral méditerranéen où la circulation du virus était "particulièrement active cet été". "L'embellie est là, mais pas encore acquise", a-t-il souligné. Si "le nombre de patients hospitalisés, tout comme le nombre de patients admis en réanimation, commence à s'inverser", encore "près d'un lit de réanimation sur deux est occupé par des patients Covid" ce qui reste "conséquent et préoccupant", a insisté M. Attal.
Le porte-parole a également mis en garde contre une "reprise" épidémique que pourraient provoquer "la rentrée scolaire, avec la reprise de nombreuses activités", ainsi que le "refroidissement automnal". Les 12 millions d'élèves de métropole qui s'apprêtent à reprendre le chemin de l'école jeudi vont pouvoir vivre une "rentrée la plus normale possible", en présentiel, s'est-il encore félicité. Mais la rentrée physique a été différée de deux semaines dans plusieurs territoires ultramarins.