Covid-19 : à Mayotte, 183 détenus testés positifs sur un total de 323

Le centre pénitentiaire de Majicavo à Mayotte
Plus de la moitié des détenus de l'unique prison de Mayotte ont été testés positifs au coronavirus, a indiqué jeudi la direction de l'administration pénitentiaire (DAP), qui affirme qu'il y a pourtant dans cet établissement le même protocole sanitaire que dans les autres prisons françaises.
Les premiers cas symptomatiques dans ce centre pénitentiaire de Majicavo sont apparus le 22 mai, a expliqué la DAP à l'AFP. Le 25 mai, trois détenus ont été testés positifs. Ce chiffre est monté à huit le lendemain. L'Agence régionale de santé (ARS) a alors décidé de faire un dépistage massif. Résultat : 183 détenus sur un total de 323 sont atteints par le virus. Concernant les personnels, 16 ont été testés positifs, mais 120 résultats de test sont encore en attente. "Aucun cas n'a nécessité d'hospitalisation", a assuré la DAP. "Le protocole sanitaire est le même" que dans les autres établissements pénitentiaires français, qui sont parvenus à contrôler le coronavirus. 
 

Les parloirs suspendus 

Selon les chiffres de la DAP, il y avait mercredi 66 agents pénitentiaires et 186 détenus atteints du coronavirus dans les 188 prisons françaises, dont Mayotte. Le protocole sanitaire prévoit notamment que les cas suspects soient testés systématiquement, qu'ils soient confinés. Les nouveaux arrivants doivent être placés en quatorzaine. Les parloirs avec les proches des détenus ont été suspendus mi-mars et n'ont toujours pas repris à Majicavo. 
    

Un taux d'occupation carcérale de 116% 

Mayotte fait partie des départements classés en zone orange, où le virus continue de circuler. Le confinement y est toujours de mise. Dans ce département de l'océan Indien, 24 personnes sont décédées, 32 sont hospitalisées à Mamoudzou et 17 ont été évacuées à la Réunion, selon des chiffres de début juin. La DAP n'avance pas de piste pour expliquer comment le coronavirus a pu entrer puis se propager en détention. Le taux d'occupation carcérale s'élève à 116% à Majicavo. Trente-deux détenus ont été libérés depuis la mi-mars afin de diminuer cette surpopulation.
    
Les syndicats CGT et FO accusent leur hiérarchie d'avoir tardé à réagir et d'avoir fait preuve de négligence en ne les dotant pas de masques, de surblouses et d'autres matériels de protection dès l'apparition du virus à Mayotte à la mi-mars. La DAP affirme au contraire que masques et gel hydroalcoolique ont été envoyés depuis Paris et La Réunion "en quantité suffisante". Récemment, des combinaisons, des visières et des surchaussures ont été livrées, selon la DAP.