Dans ce rapport du Sénat, on apprend que 30% des décès liés au Covid-19 survenus en milieu hospitalier entre début juillet et fin octobre ont eu lieu dans les Outre-mer, alors que les Ultramarins ne représentent que 4% de la population française dans son ensemble.
Plusieurs facteurs seraient liés à ce pourcentage élevé de mortalité, selon les sénateurs à l'origine de ce rapport. Telles que : la "préférence pour la pharmacopée traditionnelle, l'expérience des risques naturels relativisant ceux liés au virus, l'importance accordée à la place démesurée des réseaux sociaux, vecteurs de fausses informations." Mais aussi la "défiance d’une partie de la population vis-à-vis de l’État et de la parole officielle, pour des motifs tenant à l’histoire et au scandale sanitaire du chlordécone, l'instrumentalisation de la question vaccinale par des mouvances politiques y voyant des opportunités de déstabilisation" Enfin, "la contestation de l’obligation vaccinale des soignants accentue le clivage entre vaccinés et non-vaccinés."
Une stratégie vaccinale adaptée
Les sénateurs chargés du rapport proposent également un plan pour l'Outre-mer. Ils évoquent une stratégie vaccinale différente que celle mise en place dans l'Hexagone. Cela passerait par "une communication adaptée aux préoccupations de la population" et "une campagne vaccinale privilégiant les opérations de proximité, disposant des moyens humains nécessaires à l’information préalable de la population et y impliquant davantage les médecins et les pharmaciens."
Enfin, les parlementaires mettent l'accent sur une anticipation d'une potentielle nouvelle vague épidémique. Ils proposent donc le maintien des renforts actuels, "améliorer les plans de préparation aux crises", ou "renforcer l’autonomie des territoires ultramarins en termes d’équipement, de matériels, de produits de santé, de production d’oxygène."