"Le problème quand le passé dépend du présent, c'est qu'il y a forcément des anachronismes et qu'on va de ce fait aller voir des crimes contre l'humanité chez Colbert, on va aller voir des crimes contre l'humanité chez Napoléon, ce qui est absolument débilissime, dans la mesure où c'est un concept moderne inventé à Nuremberg."
"L'histoire est tiraillée entre le présent depuis lequel elle fait sens parce qu'elle doit ressembler à la société, et en même temps l'anachronisme qui la fait rendre aberrante quand on lui pose des systèmes de pensée qui n'existaient pas il y a deux cents ans."
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Colbert et Napoléon
Selon le porte-parole du Cran, Louis-George Tin, dans ses propos Yann Moix visait "la campagne menée par le Cran à propos de Colbert et de Napoléon".Le Cran mène en effet une campagne pour que les établissements scolaires ne portent plus le nom de Colbert, au motif qu'il a "jeté les fondements du Code noir", et qu'il il a fondé la Compagnie des Indes occidentales, "compagnie négrière de sinistre mémoire".
Dans un communiqué, le Cran rappelle "que l’esclavage a été reconnu comme crime contre l’Humanité par le droit international en 2001. La même année, la loi Taubira, votée à l’unanimité par le Parlement français, reconnaissait également l’esclavage comme crime contre l’humanité. Par conséquent, Colbert qui a créé la Compagnie des Indes et légalisé l’esclavage colonial est un criminel, et Napoléon qui l’a rétabli, l’est tout autant. Contester cette évidence, c’est s’opposer à la loi Taubira, c’est s’opposer au droit international, c’est défendre une vision révisionniste de l’Histoire".