Neuf ans après le crash de l'Airbus A310 de la Yemenia Airways au large des Comores, un accord a été trouvé pour que 850 ayants droits des 152 victimes françaises et comoriennes soient indemnisés, a annoncé lundi à l'AFP l'un de leurs avocats.
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Le montant de cet accord, négocié aux Etats-Unis avec les assureurs de la compagnie et du bailleur de l'avion, "est totalement confidentiel", a précisé l'avocat Me Gérard Montigny, qui table sur un versement des indemnisations "à l'été". Avec trois de ses confrères, Me Montigny vient de se rendre dix jours au Comores afin de faire signer l'accord à plusieurs centaines de proches des victimes, mais aussi faire avancer la coopération entre la France et les Comores sur le volet pénal du dossier, qui piétine.
Pour le Bureau enquête et analyse (BEA), qui a mené l'enquête technique en France, "l'accident ne s'explique ni par un problème technique ni par une explosion". La commission d'enquête comorienne estime quant à elle que "l'accident est dû à une action inadaptée de l'équipage" au cours d'"une manoeuvre non stabilisée". Mais de nombreuses zones d'ombres demeurent.
Les avocats de l'association des victimes du crash veulent notamment faire la lumière sur le balisage de l'aéroport de Moroni. "Nous savons que la piste n'avait pas de balisage et que les repères lumineux des montagnes étaient défaillants. Il faut savoir si des responsabilités doivent être engagées au-delà des seuls pilotes", décédés dans l'accident, a déclaré l'avocat.
Rappel des faits
Le 30 juin 2009, l'Airbus A310 de Yemenia s'était abîmé au large des Comores peu avant son atterrissage de nuit à l'aéroport de Moroni avec 153 personnes à bord, dont 66 Français. La seule rescapée, Bahia Bakari, une adolescente de 12 ans, était restée accrochée durant onze heures à un débris de l'appareil avant d'être secourue. En novembre 2013, la compagnie était mise en examen par un juge d'instruction du tribunal de Bobigny pour "homicides involontaires".Pour le Bureau enquête et analyse (BEA), qui a mené l'enquête technique en France, "l'accident ne s'explique ni par un problème technique ni par une explosion". La commission d'enquête comorienne estime quant à elle que "l'accident est dû à une action inadaptée de l'équipage" au cours d'"une manoeuvre non stabilisée". Mais de nombreuses zones d'ombres demeurent.
Neuf ans d'inertie
En raison des relations diplomatiques franco-comoriennes tendues "par la question de Mayotte", "il y a eu neuf ans d'inertie" dans l'enquête pénale française, dénonce Me Montigny. "Mais l'arrivée d'interlocuteurs neufs à la tête des deux Etats ouvre de nouvelles perspectives", dit l'avocat, qui espère que le juge d'instruction de Bobigny "va enfin obtenir des réponses" aux questions posées aux autorités comoriennes.Les avocats de l'association des victimes du crash veulent notamment faire la lumière sur le balisage de l'aéroport de Moroni. "Nous savons que la piste n'avait pas de balisage et que les repères lumineux des montagnes étaient défaillants. Il faut savoir si des responsabilités doivent être engagées au-delà des seuls pilotes", décédés dans l'accident, a déclaré l'avocat.