L'inquiétude derriÚre les sourires
Les sourires quâils affichent sur les photos masquent timidement ce quâils ont en rĂ©alitĂ© dans le cĆur ces derniĂšres semaines. Alexandro Nicolas, Esmeralda Dimanche et Antoine Gladimy sont venus de leur Ă©cole dâart dramatique lâACTE en HaĂŻti jusquâen France pour poursuivre leur apprentissage du mĂ©tier de comĂ©dien, dans le cadre du PREAC (PĂŽles de ressources pour lâĂ©ducation artistique et culturelle) mis en Ćuvre par lâAcadĂ©mie de Limoges.
ArrivĂ©s en fĂ©vrier, ils sont supposĂ©s achever leur stage et leur formation en juillet prochain. Entre-temps, ils ont participĂ© en tant que comĂ©diens aux ZĂ©brures du printemps de Limoges (consacrĂ©s aux Ă©critures thĂ©Ăątrales) et Ă la lecture de lâun des textes prĂ©sentĂ©s au cours du festival. Câest comme ça que nous les rencontrons, alors quâils assurent les rĂ©pĂ©titions et la prestation prĂ©vues dans ce cadre.
Drame(s) intime(s)
En Ă©changeant avec eux sur ce quâils vivent, sur leur prĂ©sence en France perçue par les trois comme une chance pour leur parcour personnel, il devient vite Ă©vident Ă quel point ils sont habitĂ©s par le drame qui se joue en ce moment dans HaĂŻti, une forte crise politique comme le pays en connaĂźt trop souvent, mais qui se double cette fois dâune tension alarmante au quotidien pour les habitants.
Tension et violences exercĂ©es par des gangs qui tentent de contrĂŽler, quartier par quartier, la capitale Port-au-Prince et dâautres communes du pays.
Vivre ici, inquiets pour lĂ -bas
Ătre ici, entendre Ă distance ce que vivent leurs familles est une douleur pour Antoine, Esmeralda, Alexandro et leurs camarades. Entretien Ă©mouvant avec eux, au cours duquel leurs hĂ©sitations, leur Ă©motion et leurs mots ont Ă©tĂ© laissĂ©s in extenso, en intĂ©gralitĂ© et dans lâintĂ©gritĂ© du moment.