Une croisière mouvementée pour 400 Réunionnais

Vue du paquebot NeoRiviera
400 habitants de la Réunion ont vu leur croisière dans l'Océan Indien écourtée après l'annulation à la dernière minute de leurs escales à Madagascar. En colère, ils se sentent floués par la compagnie Costa.
C’est un séjour en croisière qui aura été mouvementé. Parti de Port-Réunion le 26 octobre dernier, le Costa NeoRiviera devait faire voguer ses 1 200 passagers – dont 400 Réunionnais - dans les eaux de l’Océan Indien, entre Madagascar, l’île Maurice, la Réunion et les Seychelles. Mais à bord, la croisière n’a pas tenu toutes ses promesses.

Dès le deuxième jour, la nouvelle tombe : une des trois escales prévues à Madagascar est annulée. En cause : l’épidémie de peste qui touche l’île depuis deux mois et a fait une centaine de morts. Le lendemain, les deux autres escales malgaches sont à leur tour annulées. Costa offre alors en dédommagement à ses clients des bons de 150 euros à dépenser sur le paquebot.

D’abord patients, les passagers enragent.  "C'est ridicule !, grogne Alain Jan, un restaurateur réunionnais de 53 ans joint par La1ère.fr. Un bon de 150 euros, c'est rien sur le bateau. Puis 150 euros pour remplacer trois escales à Madagascar, on se moque de nous !"

"Une prison flottante"

Petit à petit, la contestation s’organise, menée par Alain Jan qui finit par être débarqué du bateau par la police seychelloise, sur ordre du Commandant de bord. "Je n'étais pas mécontent de sortir, j'en avais vraiment marre d'être à bord. C'était une vraie prison flottante" confie le restaurateur. Une "prison flottante" pour laquelle le quinquagénaire et son épouse auront dépensé 2800 euros.

Lorsqu’Alain Jan va accueillir les autres passagers lors de leur escale réunionnaise, la colère est partagée par tous. Sur le bateau, on dénonce une arnaque de la part de Costa. "On nous a menti, ni plus ni moins​, dénonce Alain Jan. L'épidémie de peste à Madagascar était connue depuis des semaines ! Ca a été de l'humiliation, on n'a pas été respecté ni par Costa, ni par le commandant de bord." 

Priorité à la sécurité sanitaire

Chez Costa, joint par La1ère.fr, on conteste toute accusation d’arnaque. "On comprend naturellement la déception des passagers, déclare la compagnie. Mais notre objectif principal c’est la santé, la sécurité et le bien-être des passagers et de l’équipage".

Les escales auraient été annulées au dernier moment parce que la compagnie a tenté de les maintenir "jusqu’au bout". Les autorités sanitaires de l’île Maurice auraient provoqué le changement de programme, par crainte d’une propagation chez eux de l’épidémie de peste de Madagascar par le biais de l'embarcation de croisière.

Costa promet désormais d’examiner les réclamations des passagers mécontents, et "regrette" la situation. Un nouveau paquebot est parti de Port-Réunion le mercredi 9 novembre avec pour destination l’Océan Indien. Cette fois-ci, l’annulation des escales malgaches a été annoncée avant de prendre le large.