A Cuba, comme ailleurs les religions essaient d’apporter leur pierre à la lutte contre le coronavirus. Sur l’île cela prend un tour particulier avec les rituels de la Santeria, une religion locale qui concerne des millions de Cubains.
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Cuba exporte ses médecins dans le Monde entier pour soigner le coronavirus. Sur l’île, on fait donc confiance à la médecine. Mais certains ne mettent pas tous leurs oeufs dans le même panier. En particulier, les disciples d’une religion locale, très répandue, la santeria, syncrétisme entre catholicisme et croyances des anciens esclaves venus d’Afrique. Ils s’en remettent aussi notamment à leurs dieux, les Onishas.
L’objectif était d’invoquer Inle Abata, déesse de la santé. Mais aussi les ancêtres et les saints. Et pas seulement pour Emilia.
Car comme l’explique Henry Rodriguez, son neveu : "Cette cérémonie n'est pas seulement pour nous, c'est aussi pour la santé mondiale… lorsque les religieux effectuent des cérémonies, nous organisons également des cérémonies pour demander la santé du monde".
Un sujet sensible pour de nombreux Cubains, qui, comme Emilia, ont de la famille à l’étranger : j'ai un fils qui vit en Italie, j'ai des petits-enfants qui vivent aux États-Unis. Donc, je suis inquiète. Mais, en même temps, je ressens de la force parce que nous allons tous le battre (le virus), en demandant à nos saints, en demandant aux Egguns (esprits des ancêtres) qui sont avec nous. Donc, je pense que nous allons tous le battre, que ce sera résolu".
Par exemple, le 22 mars dernier tous les fidèles devaient allumer 2 bougies à une heure précise pour demander la protection des orishas. Par la suite, des prêtres de la Santeria, les babalawos, ont imploré Iku, l’esprit de la mort, pour qu’il ne fasse plus de victimes. Les fidèles s’étaient couvert la tête durant et après ce rituel afin de se protéger : Iku balayait la terre.
Bon confinement, efficacité médicale, et qui sait appui de la Santeria et d’autres religions?,… En tout cas, ce 1er avril, selon l’OMS, on ne dénombrait officiellement que 186 cas de coronavirus à Cuba avec 6 personnes décédées de la maladie pour plus de 11 millions d’habitants. La veille, on comptait, par exemple, 128 malades et 3 décès en Martinique pour moins de 400 000 habitants. Reste tout de même le doute éventuel sur la validité des chiffres cubains.
Préserver la grand-mère…et le reste du Monde
Ainsi, la famille d’Emilia Montoya 79 ans, a sacrifié 4 colombes blanches et 2 coqs pour préserver la santé de la grand-mère qui n’est pas atteinte par le virus. La cérémonie comportait aussi des coups de bâton sur le sol et des chants en yoruba, une langue africaine.L’objectif était d’invoquer Inle Abata, déesse de la santé. Mais aussi les ancêtres et les saints. Et pas seulement pour Emilia.
Car comme l’explique Henry Rodriguez, son neveu : "Cette cérémonie n'est pas seulement pour nous, c'est aussi pour la santé mondiale… lorsque les religieux effectuent des cérémonies, nous organisons également des cérémonies pour demander la santé du monde".
Un sujet sensible pour de nombreux Cubains, qui, comme Emilia, ont de la famille à l’étranger : j'ai un fils qui vit en Italie, j'ai des petits-enfants qui vivent aux États-Unis. Donc, je suis inquiète. Mais, en même temps, je ressens de la force parce que nous allons tous le battre (le virus), en demandant à nos saints, en demandant aux Egguns (esprits des ancêtres) qui sont avec nous. Donc, je pense que nous allons tous le battre, que ce sera résolu".
Des cérémonies collectives aux coordinations sur les réseaux sociaux
En temps normal, la septuagénaire dirige des formations religieuses le week-end. Elles visent à retrouver des dons divins qui permettraient d’entrer en contact avec les esprits… De même, la santeria, qui concerne des millions de personnes, organise de grandes manifestations collectives avec tambours et danses. Avec la pandémie, tout cela est impossible. On se contente donc des rites domestiques. Mais certains les effectuent en coordination mondiale, via les réseaux sociaux, grâce à l’internet mobile. En particulier avec de nombreux pays d’Amérique Latine où la Santeria a gagné du terrain, notamment le Venezuela.Par exemple, le 22 mars dernier tous les fidèles devaient allumer 2 bougies à une heure précise pour demander la protection des orishas. Par la suite, des prêtres de la Santeria, les babalawos, ont imploré Iku, l’esprit de la mort, pour qu’il ne fasse plus de victimes. Les fidèles s’étaient couvert la tête durant et après ce rituel afin de se protéger : Iku balayait la terre.