Le troc de retour à Cuba. La crise économique liée entre autres à la pandémie de covid-19 et au confinement, a redonné vie à cette pratique déjà connue dans l’île. Un moyen d’éviter pénuries et files d’attente.
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Echange lapin contre détergent. Agé de 70 ans, Nelson Aguilar en a assez de faire la queue. Alors que certains n’hésitent pas à camper devant les magasins pour être servis à l’ouverture, le président de l’association cubaine de production animale a opté pour le troc comme il l’explique à l’agence Reuters :
Conséquence, une forte pénurie en produits de base, dans les magasins comme sur les sites internet du monopole d’Etat. Les autorités ont ajouté des produits à ceux disponibles via les cartes de rationnement. Mais cela ne couvre pas tous les besoins.
Du coup Nelson Aguilar est donc loin d’être un cas unique. Beaucoup de Cubains optent pour le troc, dans la rue ou sur les réseaux sociaux. Ainsi Lenin Damian, lui aussi éleveur de lapins ainsi que de volailles explique à Reuters, comment, par exemple, il se procure de l’huile. Une sorte d’échange gagnant-gagnant :
Un membre d’un groupe WhatsApp destiné à la vente va lui aussi changer son fusil d’épaule : "Étant donné que l'argent ne sert à rien pour le moment, je vais mettre en pratique le troc – j'ai des sacs poubelle noirs de 100 litres, du papier toilette et des pommes de terre en échange de lait et de farine".
Le troc devrait durer encore quelques temps. La manne touristique pourrait progressivement diminuer son importance, les devises redonnant petit à petit des couleurs au commerce traditionnel.
Même si de nouveaux clusters de covid-19 sont apparus récemment, la situation sanitaire semble en effet sous contrôle. On a dénombré en tout 2107 cas et 83 décès. Si tout se passe bien, les frontières se rouvriraient fin juin-début juillet.
Je ne vendais ma production que dans des restaurants, mais maintenant, après la fermeture de tous les restaurants en raison de la pandémie (de covid-19) , j'élève (des lapins) pour manger, pour échanger… et j'échange des lapins contre ce que je veux manger, et contre ce qu’on peut acheter en magasin.
Crise économique et pénurie
La pandémie a réduit les transports et les échanges. Elle a stoppé le tourisme, ralenti les envois de fonds et augmenté les frais d’expédition. A cela s’ajoutent la fin de l’aide en provenance de l’allié vénézuélien dont l’économie s’est effondrée. Et le durcissement des sanctions américaines par l’administration Trump. La crise est l’une des plus profondes que Cuba ait connues.Conséquence, une forte pénurie en produits de base, dans les magasins comme sur les sites internet du monopole d’Etat. Les autorités ont ajouté des produits à ceux disponibles via les cartes de rationnement. Mais cela ne couvre pas tous les besoins.
Le troc de plus en plus répandu
Du coup Nelson Aguilar est donc loin d’être un cas unique. Beaucoup de Cubains optent pour le troc, dans la rue ou sur les réseaux sociaux. Ainsi Lenin Damian, lui aussi éleveur de lapins ainsi que de volailles explique à Reuters, comment, par exemple, il se procure de l’huile. Une sorte d’échange gagnant-gagnant :Ici, il y a des gens qui achètent de l'huile mais ils ne peuvent pas obtenir de viande … donc, au lieu d'acheter (de l'huile) dans la boutique, je l'échange contre de la viande de lapin.
Un membre d’un groupe WhatsApp destiné à la vente va lui aussi changer son fusil d’épaule : "Étant donné que l'argent ne sert à rien pour le moment, je vais mettre en pratique le troc – j'ai des sacs poubelle noirs de 100 litres, du papier toilette et des pommes de terre en échange de lait et de farine".
Un mode d’échange qui a la vie dure à Cuba
Cette situation n’est pas une nouveauté pour les Cubains. A l’époque soviétique ils échangeaient déjà du rhum contre des boîtes de conserve avec les marins du Grand Frère. Durant la dépression des années 90, les paysans proposaient des fruits et légumes aux citadins contre des produits manufacturés.Le troc devrait durer encore quelques temps. La manne touristique pourrait progressivement diminuer son importance, les devises redonnant petit à petit des couleurs au commerce traditionnel.
Même si de nouveaux clusters de covid-19 sont apparus récemment, la situation sanitaire semble en effet sous contrôle. On a dénombré en tout 2107 cas et 83 décès. Si tout se passe bien, les frontières se rouvriraient fin juin-début juillet.