Cyberharcèlement : 12 mois avec sursis requis contre l'auteur de menaces envers Christine Kelly

Christine Kelly
Douze mois de prison avec sursis et une amende de 1.000 euros ont été requis mercredi au tribunal judiciaire de Paris à l'encontre d'un homme comparaissant pour cyberharcèlement à l'encontre de la journaliste guadeloupéenne Christine Kelly.

Absent à l'audience et non représenté, Patrick K., un ingénieur informaticien d'origine camerounaise se présentant comme "écrivain", avait écrit, en novembre 2021, un mail suivi de plusieurs messages sur la ligne privée de la journaliste de CNews en la menaçant de "l'échafaud médiatique". "Le couperet tombera immanquablement sur votre tête bien faite", menaçait-il.

Selon la procureure, les propos de M. K. à l'encontre de la journaliste guadeloupéenne étaient "virulents, insultants, dénigrants et humiliants". M. K., 50 ans, était "obsédé" par Christine Kelly a relevé la magistrate en rappelant que le prévenu avait publié dès 2020 une "lettre ouverte" postée sur les réseaux sociaux où il s'en prenait avec véhémence à la journaliste, la traitant notamment de "potiche aliénée", de "négresse blanche", de "gourde" et de "cruche".

Les faits sont intervenus un an seulement après l'assassinat du professeur Samuel Paty, victime d'attaques sur les réseaux sociaux avant d'être égorgé. "On peut dès lors comprendre la terreur de Mme Kelly", a relevé la procureure.

Traumatisme

Mme Kelly, absente à l'audience, a été "gravement traumatisée" par les menaces proférées par M. K., ont indiqué ses avocats Arash Derambarsh et Besma Maghrebi. Elle vit depuis sous protection policière.

Lors de ses auditions, M. K. a "reconnu les faits a minima" avec un "manque de conscience d'avoir commis un délit", a souligné la procureure. L'enquête a révélé que celui-ci avait payé un site spécialisé pour se procurer le numéro de téléphone privé de la journaliste. "C'est un traqueur dangereux", animé par "une volonté de nuire", a estimé Me Maghrebi.

Dans son réquisitoire, la procureure a également demandé que le prévenu, s'il est condamné, fasse l'objet d'une "interdiction de contact avec sa victime pendant cinq ans" et suive un "stage de citoyenneté" pour le sensibiliser à la haine en ligne. La décision est attendue le 5 octobre.