Dimanche, en prenant le départ de Paris-Roubaix junior, Maël Hoarau ne couvrira pas la même distance que les professionnels quelques heures plus tard. Mais il connaitra la même souffrance. La reine des classiques a acquis ses lettres de noblesse grâce aux forçats de la route qui ont osé, un jour, la défier. Paris-Roubaix est une course d’une journée, mais elle ne se court pas comme les autres classiques, et on ne la termine pas sans peine. Pour certains, c’est une lessiveuse, un supplice sans nom, les braves qui finissent la course ont les traits tirés, le visage noirci par la poussière des pavés. Mais ils veulent tout de même y revenir, car cette course est mythique. Organisée généralement le week-end de Pâques, c'est un vrai chemin de croix long de 256,6 kilomètres, le plus souvent couru dans des conditions extrêmes de forte pluie et de vent.
Le supplice de Maël ne devrait durer que 130 kilomètres, mais quand même. D’ailleurs, il a hâte d’y être "C’est le graal comme on dit dans le sport, Paris-Roubaix, c'est la plus grande course au monde. C’est un rêve qui s’accomplit pour moi d’y être, et être au départ sur la ligne avec l’équipe de France, c'est quelque chose de fou. Je travaillais dur pour avoir au moins une sélection en équipe de France, mais je ne pensais pas que ça allait arriver aussi vite et surtout pour participer à un tel monument du cyclisme", dit-il à Outre-mer la 1ère.
Le cyclisme dans le sang
Bercé par une famille de cyclistes, Maël Hoarau décide de rouler dans le sillage de son grand frère Florian, deux fois champion de France dans les catégories de jeune et grand ami d’un autre espoir du cyclisme réunionnais, Donavan Grondin. Plus jeune, Maël alliait deux disciplines sportives : le football et le cycliste. Mais chez les Hoarau, le cyclisme est une institution. "A un certain moment, j'ai dû faire un choix, et tout naturellement, j'ai choisi le cyclisme. Je passais tous mes week-ends sur un vélo au bord des routes à soutenir mon frère, donc ma décision fut prise rapidement". Bien lui en a pris. Sur son île, Maël Hoarau enchaîne les victoires et se fait un nom dans le paysage local. Champion de La Réunion, il tape dans l’œil des clubs nationaux.
Dimanche, au départ de Paris-Roubaix junior, Maël pourrait commencer à écrire son histoire en devenant le premier Ultramarin à briller dans l’enfer du nord.