"C'est une tragédie pour nous tous. Pour les Réunionnais, bien sûr, puisque nous sommes très proches de l'île de Mayotte. Nous avons des liens quotidiens, ce sont des frères et des sœurs", affirme ce mercredi l’eurodéputé réunionnais Younous Omarjee. En effet, tandis que le bilan humain fait actuellement état d’une trentaine de victimes et des milliers de blessés à Mayotte suite au passage du cyclone Chido, samedi, l’heure est à la reconstruction.
Les habitations, les centres de soin, les écoles ou encore les bâtiments institutionnels, toutes les infrastructures ont été touchées. Si au niveau régional et national la solidarité se met en place, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, assure que l’Union européenne a apporté son soutien à Mayotte : "C’est la France et toute l’Europe qui sont en deuil. La France a activé hier soir le mécanisme européen de protection civile et nous sommes prêts à coordonner l’aide d’urgence venant de l’Europe. Nous ferons face ensemble à cette épreuve", a-t-elle dit depuis le Parlement européen.
Des fonds qui peuvent être immédiatement mobilisés
Adopté en urgence avec 638 votes pour, 10 contre et 5 abstentions par le Parlement européen mardi, la législation "Restore" promet une plus grande réactivité et une facilitation d’accès aux aides européennes en cas de catastrophes naturelles. "Cette loi a vocation à rentrer immédiatement en soutien aux régions, aux citoyens, aux États qui sont frappés", explique l’eurodéputé Younous Omarjee, également vice-président du Parlement. Une mesure qui doit répondre à la multiplication de ces événements climatiques exceptionnels qu’ont connu les territoires européens au cours de ces derniers mois.
"Nous avons changé nos règlements pour permettre une intervention rapide, simple, directe et efficace de l'Union européenne", détaille le rapporteur de la loi. Cela se traduit alors par "de l’argent cash immédiatement, avec 25 % de préfinancement et
près de 95 % de cofinancement de l'Union européenne."
Un changement radical car auparavant, lorsqu’un soutien financier était annoncé par l'Union européenne, "en réalité, les fonds arrivaient parfois un an, voire un an et demi après", explique Younous Omarjee.
De plus, si le projet de révision du règlement "Restore" est bien antérieur au cyclone Chido, il répond aujourd’hui à une problématique au cœur de l’actualité. "En ce moment le drame absolu qui se joue à Mayotte va être recouvert par ce règlement qui va permettre de prendre en charge par exemple de manière immédiate l’aide alimentaire, le chômage partiel, l’aide aux PME, mais aussi d’aider immédiatement à la reconstruction des infrastructures qui ont été laissées à terre", détaille l’eurodéputé réunionnais Younous Omarjee. En clair, "10 %" des fonds européens alloués à la France pourraient être utilisés "pour réparer les catastrophes et venir en aide aux populations", soit "1,8 milliard d’euros".
"Aucune condition d’ampleur de catastrophes"
Par ailleurs, contrairement aux législations européennes qui ont précédé, "Restore" n’est contrainte par "aucune condition d’ampleur de catastrophes. Toutes les catastrophes, qu’elles soient grandes ou petites, peuvent être éligibles à ce dispositif", argumente Younous Omarjee. Avec l’adoption de cette loi par la Commission européenne le 18 décembre, l’eurodéputé espère engendrer à Mayotte "des actes concrets pour venir en aide le plus rapidement possible à des personnes et des concitoyens".
Enfin, si après le passage du cyclone Chido, la désolation règne sur l’île aux parfums, le vice-président du Parlement européen souhaite que l’ensemble de ces moyens puissent "éviter qu'une nouvelle catastrophe ne s'ajoute déjà à la dévastation, avec une crise sanitaire qui pourrait être devant nous".