Dans l'univers du Guadeloupéen Gabriel Baptiste surnommé "le Van Gogh de la Caraïbe"

Au début de sa carrière d'artiste plasticien, Gabriel Baptiste se distinguait comme un peintre engagé, dont les œuvres portaient des messages forts. Elles ont rapidement généré un véritable engouement en Guadeloupe, son île natale. Aujourd'hui il se voit plutôt comme un artiste au processus créatif sans limite dans "un universalisme très libre" utile à toute la Caraïbe.

"Quand j'étais enfant les images étaient rares, donc lorsque je voyais des photos des peintures de Van Gogh cela me remuait au plus profond de moi-même", le célèbre peintre hollandais a été la première source d'inspiration du jeune Gabriel. À 10 ans à peine il se découvre des talents de dessinateur, il crée des personnages pour ses camarades de jeu. "C'est donc très naturellement que j'ai emprunté cette voie. Vers 19/20 ans j'ai acheté de la peinture, des pinceaux et je m'y suis mis".

Son évolution d'artiste l'amène par la suite à opter pour une technique très particulière dans ses créations, "J'utilise des outils que je fabrique tout seul qui me permettent de faire du graphisme en relief". Gabriel situe son travail entre l'abstraction et la figuration parce qu'il pense, sans aucune prétention avoir été choisi comme tant d'autres pour accomplir une mission sur cette terre : "Lorsque je réussis une œuvre, je me dis que ce n'est pas de moi qu'elle vient et cela me donne le sentiment de communiquer avec quelque chose de plus grand que moi". 

Très ancré dans sa culture caribéenne, ce fils de la Guadeloupe prône un retour à la terre avec une prise de conscience des valeurs qui l'ont façonné, "Personellement j'aurais souhaité que nous soyons davantage conscients de ce que nous sommes, que nous ayons davantage confiance en nous". Gabriel revient ainsi sur les mouvements sociaux de 2009 contre la vie chère, un soulèvement populaire qui a secoué la Guadeloupe, "Il y a eu une sorte d'enthousiasme, c'était extraordinaire je n'avais jamais connu une chose pareille, mais l'essai n'a pas été transformé". Produire local en revenant aux jardins créoles, développer l'éolien, l'énergie solaire et la pharmacopée afin de se retrouver maître de son destin laisse un goût amer à cet amoureux de la nature qu'il est. 

Pour Gabriel, "Le monde a besoin de beauté, d'artistes et je pense que c'est par là que nous pouvons aller vers une évolution qui soit bénéfique pour l'humanité".